Timone 2, l'hôpital de demain

La Timone 2 concentre le caviar de la technologie en termes d'imagerie interventionnelle et de chirurgie cardiaque, pour laquelle elle fait figure de centre de référence.

"Un concentré unique en France de technologies" : c'est en ces termes que le professeur Michel Tsimaratos, porteur du projet relatif à la marque Marseille Santé 2020, qualifie la Timone 2. Et pour cause : symbolisant tout l'avenir de ce "vieux" centre hospitalier - dont la rénovation va à présent s'amorcer -, le bâtiment de 4 étages et de 52 000 m2, réalisé pour un montant de 270 M€, regroupe sur un même lieu, blocs opératoires de haute technologie, services de réanimation, d'imagerie, 120 lits d'hospitalisation, urgences de la Timone et de la Conception à présent réunifiées ici, avec "250 passages par jour"...

L'imagerie se "pacse"

Ainsi, la Timone 2, c'est tout d'abord, plus que jamais, l'ère du non-invasif. Plus besoin, désormais, "d'ouvrir" le patient pour l'opérer : "le chirurgien se laisse guider au rayon X pour réaliser une fibroscopie", illustre par exemple le professeur Alexis Jacquier, œuvrant au sein du service imagerie interventionnelle. "Des fonctionnalités que l'on n'avait pas autrefois", et qui, entre autres, font de la Timone 2 "le service de radiologie le plus moderne à ce jour en France", poursuit le professeur Jacquier. Spécialité sur laquelle le centre hospitalier compte bien capitaliser via la labellisation d'un DHU (département hospitalo-universitaire) spécialisé en la matière.
Autre avancée en termes d'imagerie, la centralisation de toutes les données au niveau régional, permettant, par exemple, d'interpréter au sein de la Timone 2 des clichés pris dans un autre hôpital. "Nous sommes en train de mettre en place ce Pacs régional, avec la collaboration des hôpitaux de Martigues et d'Aubagne, pilotes sur ce projet".

Améliorer l'accueil

Outre l'imagerie, l'autre grande référence de cette nouvelle structure soignante est la chirurgie cardiaque. La Timone 2 est l'un des rares établissements à disposer en France d'une Umac, ou Unité mobile d'assistance circulatoire. Le principe : l'intervention en urgence d'une équipe mobilisée 24h/24 dans les services de réanimation des hôpitaux et cliniques de la région auprès des victimes d'infarctus et de myocardite. Dispositif et technologie qui ont un coût, comme l'explique le professeur Frédéric Collart, chef du service : "avec ces activités de pointe, l'hôpital public sera forcément en déficit". Difficile, en effet, de résoudre l'équation entre une volonté d'innovation qui semble la clé du rayonnement des structures publiques, et l'exigence de rentabilité exprimée par le ministère... Certains aspects en pâtissent, comme l'explique le professeur Tsimaratos : "nous sommes à la pointe au niveau des soins, mais pas en termes d'accueil". Et de conclure sur l'objectif de constituer un fonds de dotation de 250 000 à 300 000 euros destiné à palier les manques dans ce domaine. Un tour de table, avec les décideurs économiques, sera organisé prochainement.

Carole PAYRAU
Crédit photo : AP-HM

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