TPF-i : Naissance d'un grand groupe d'ingénierie ?

TPF-i a pris récemment ses nouveaux quartiers au c?ur des Quai d?Arenc à Marseille. C?est la concrétisation symbolique de la constitution d?un groupe né à partir d?un bureau d?études marseillais dans les années 60. Le groupe veut jouer dans la cour des grandes sociétés d?ingénierie françaises face à SNC Lavalin, Ingérop, Setec ou encore artelia.

Discret mais efficace. C'est en ces termes, que s'exprimait il y a encore quelques mois, Frédéric Lasalle, l'architecte de ce qu'est aujourd'hui TPF-i, un groupe d'ingénierie capable de se positionner sur des appels d'offres et travaux d'une valeur allant jusqu'à 100 M€ dans les domaines du bâtiment, des infrastructures, de l'eau et de l'environnement, de l'énergie et de la maintenance.

Être dans le TOP 10 des sociétés d'ingénierie françaises 
Et c'est dans des locaux flambants neufs (1 200 m2), au sein de l'immeuble de bureaux Le Balthazar, l'un des 4 bâtiments phares de la future skyline marseillaise, que Frédéric Lassale sort de sa traditionnelle réserve pour annoncer la naissance d'un groupe et son ambition de "s'inscrire dans le top 10 des sociétés d'ingénierie françaises et de se positionner comme le précurseur de l'ingénierie co-créative."

Montée en compétences 
C'est en 2005 que le groupe belge TPF (3 850 personnes dans 41 pays, 250 M€ de CA en 2013) a racheté Beterem Ingénierie, un bureau d'études marseillais spécialisé dans l'ingénierie du bâtiment, lui-même créé en 1960, au moment où la Caisse des dépôts et consignations maillait le territoire avec des sociétés d'aménagement et de construction pour faire face à un important programme de logements. Frédéric Lasalle rachètera en 1998 la branche "ingénierie bâtiment" ainsi qu'un bureau d'étude identique établi en Rhône-Alpes (SERALP). À partir de là, il va créer et absorber des sociétés pour monter en compétences sectorielles notamment dans les infrastructures de transport et urbaines, l'eau et l'énergie (80 % du CA encore réalisés dans le bâtiment) et étendre son champ géographique (il était aussi essentiellement présent dans le sud).

2014, année-charnière

Dans l'historique du groupe, 2014 restera une année en coup d'accélérateur : l'entreprise marseillaise a, en quelques mois, pris une participation majoritaire dans le bureau d'études structures et infrastructures réunionnais ICR (15 personnes ; CA 2013 : 1,2 M €), désormais sa tête de pont pour se développer dans la zone de l'Océan indien. Elle a en outre crée, avec un partenaire monégasque (ancien directeur commercial d'une filiale de Vinci), Betek Ingénierie pour opérer en Principauté de Monaco sur des projets urbains complexes. Enfin, elle a acquis le groupe Serec basé à Nice. L'ensemble vient d'être fédéré sous l'ombrelle TPF Ingénierie (TPF-i) : soit 450 personnes, 30 implantations, 40 M€ (2 % à l'export), 5 filiales et "54 ans d'expérience et 4 000 projets", au compteur, précise l'ingénieur de formation (Sciences et technologies de l'eau, et Polytech Montpellier). "Aujourd'hui, nous avons des sites dans les 16 des 20 plus grandes agglomérations françaises." Financement ? "C'est une règle dans le groupe. Elles se font toutes sur fonds propres ou prêts bancaires. Pas de fonds d'investissement", répond Frédéric Lasalle.

Nouvelles acquisitions en perspective 
Sur son métier historique (le bâtiment), Beterem a réalisé une croissance de 17 à 18 % en valeur sur les années 2011 et 2012, bien au-delà de l'évolution du marché. Mais en 2013, il a du se contenter d'une croissance de 2 à 3 %, et surtout d'une érosion de ses marges. Le secteur de l'ingénierie a connu ces dernières années de grands mouvements de fond avec rapprochement, consolidation, intégration des plus grands bureaux d'études français et fragilisation des plus petits, "ce qui nous permettra de poursuivre notre croissance externe et de réaliser des acquisitions à prix maitrisés."

L'ingénierie innovante

Pour se distinguer, le bureau d'études mise sur l'innovation dont découle son concept d'énergie collaborative, l'idée étant d'être associé à toutes les phases de programmation du projet afin de s'aligner en temps réel avec les objectifs du maître d'ouvrage.

Quant à son carnet de commandes : le BE a été récemment retenu en assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO) pour la réalisation du Pavillon de la France pour l'Exposition Universelle 2015 (Milan) ; les études béton pour la construction du nouveau siège social de la Banque Populaire Provençale et Corse ; les études pour la restructuration du Stadium de Toulouse en vue de l'Euro 2016 ou encore les études de structure pour le nouveau siège d'ITER à Cadarache.

A.D

Photo : Frédéric Lasalle, P-d.g de TPF-i et à l'origine de la transformation d'un bureau d'études dans le bâtiment en un groupe d'ingénierie pluridisciplinaire.

© Fred Raynaud

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