Sea Orbiter : Le laboratoire scientifique flottant

Jacques Rougerie, l'architecte spécialiste de l'habitat sous-marin a présenté à Sophia Antipolis son projet de laboratoire scientifique flottant destiné à explorer les fonds marins. La construction ? dont le coût a été estimé à 35 M? ? démarrera à Saint-Nazaire l'an prochain pour 18 mois avant de s'élancer depuis la baie de Monaco.

58 mètres de haut, 550 tonnes, 12 niveaux dont 6 sous la mer et une capacité d'accueil de 18 à 22 personnes... Sorte d'hippocampe moderne, fait d'aluminium recyclable et surtout vrai vaisseau d'exploration des fonds marins, laboratoire scientifique flottant, tel est Sea Orbiter, le projet porté par l'architecte spécialiste de l'habitat sous-marin Jacques Rougerie et l'océanographe Jacques Picard. Ils l'ont présenté ce vendredi 13 aux membres du Monaco Sophia Business Hub (une plate-forme reliant les entreprises monégasques et sophipolitaines), réunis dans les locaux de Yes, la Young Entrepreneur School installée aux Espaces Antipolis. Un projet dont le coût de construction a été évalué à 35 M€ et qui est toujours à la recherche d'un quart de la somme.

Explorer les abysses

C'est donc pour inciter les chefs d'entreprises à apporter leur contribution sonnante et trébuchante que Jacques Rougerie a spécialement fait le déplacement, expliquant comment cette station océanique est née de 30 ans de recherches et se destine à explorer les abysses. "71 % de la surface de la terre est constituée par les océans qui eux représentent 97 % du volume d'eau terrestre. 85 % de la biodiversité marine est encore inconnue et 95 % de la plaine abyssale océanique n'est pas encore exploitée", rappelle l'architecte. Sea Orbiter conduira des missions d'exploration avec à son bord des équipes pluridisciplinaires et de toutes nationalités. Il permettra d'accéder à l'univers sous-marin 24h/24 à partir de 12 mètres de profondeur (l'exploration pourra se faire par le biais de scaphandre autonome ou par sous-marin). Et parce que les similitudes entre l'univers spatial et marin ne sont pas anodines, la NASA et l'ESA seront parties prenantes des programmes scientifiques.


Appel au public par crowdfunding

"Le but est de comprendre les enjeux de demain. Ce programme fera naître des innovations", promet Jacques Rougerie. Construit dès 2014 à Saint-Nazaire, Sea Orbiter s'élancera pourtant de Monaco fin 2015. Il faut dire que les liens entre le prince Albert II et Jacques Rougerie sont étroits, le premier étant le président d'honneur de la fondation du second, lequel a rappelé l'implication du prince Albert 1er, "à l'origine de la connaissance océanographique il y a 100 ans au travers du Musée Océanographique. La première fois que j'ai vu sous la mer c'était dans les aquariums du Musée". Pour lever une partie des 35 M€ nécessaires, une souscription a été lancée sur le site de crowdfunding Kisskissbankbank pour 350 K€ (28 % de la somme collectés à ce jour). 4,5 M€ ont été investis en amont pour la phase de recherche. Quant au fonctionnement, estimé à 3 M€ par an, il sera financé par des universités étrangères. Parmi les partenaires industriels - "qui n'ont pas été difficiles à convaincre", rélève Jacques Rougerie - on trouve Rolex, Technip (management de projets, ingénierie et construction pour le domaine de l'énergie), ABB (technologies de l'énergie et de l'automation), Groupe Hervé (intervient dans les secteurs de l'énergie-services, l'industrie et le numérique), Constellium (fabrication de produits en aluminium), Bureau Veritas et CMN.

L.BOTTERO


Photo : Construit dès 2014 à Saint-Nazaire, Sea Orbiter, ce vaisseau d'exploration des fonds marins, s'élancera pourtant de Monaco fin 2015.

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