Pourquoi Esso investit à Fos-sur-Mer

La raffinerie de Fos-sur-Mer, quinquagénaire cette année, poursuit sa politique de travaux, afin de s?adapter davantage à la demande. Elle vise notamment une hausse de sa capacité de production de gazole de l?ordre de 300 000 tonnes par an et entend optimiser son taux d?utilisation.

Elle souffle ses 50 bougies cette année. La raffinerie Esso de Fos-sur-Mer, fringante quinquagénaire se distinguant par ses atouts technologiques, notamment par la flexibilité de son ardoise de brut, entend bien fêter ça dignement, même si pour l'heure, la formule retenue n'a pas été dévoilée. Qu'à cela ne tienne : elle peut, d'ores et déjà, se prévaloir de quelques résultats satisfaisants, à l'aune de ce début d'année. Citons tout d'abord une hausse notable de la production de gazole, avec un taux de récupération record supérieur à 50% sur le brut traité. "Nous avons produit plus de 3 millions de tonnes de distillats en 2014. Nous allons continuer à investir, comme par le passé, pour accroître encore la capacité de gazole", avance Stéfanie Deahne, la directrice de la raffinerie. Objectif visé : 300 000 tonnes supplémentaires par an. Autre satisfaction, la répartition de la production essence, davantage tournée en 2014 vers le marché intérieur, à 96%, "ce qui nous rend moins dépendant de l'exportation", analyse-t-elle encore. Des efforts d'adaptation à la demande française qui permettent ainsi à la raffinerie de gagner en compétitivité.

15 M€ de travaux en 2015

En 2014 toutefois, l'unité de Fos-sur-Mer, forte d'une capacité de raffinage de 6,7 millions de tonnes de brut, a vu son taux d'utilisation baisser de 10 points par rapport à 2013, (79,5% en 2014). La raison : un incident, survenu en mars dernier. Il s'agit d'une rupture de pompe, sur tour de distillation principale, qui n'a toutefois pas occasionné de dégâts majeurs. Néanmoins, il a fallu anticiper des travaux initialement prévus pour 2015. Ces derniers ont été entrepris pendant près de 3 semaines à la période la moins dommageable, celle "où les marges étaient les plus mauvaises".


Travaux qui permettront donc de maintenir son excellence opérationnelle, d'autant qu'Esso se prévaut d'une politique d'investissements soutenue : "près de 20 M€ par an en moyenne depuis 7 ans. 2013 et 2014 avaient été plus calmes, après les grands arrêts de 2010 et 2011 (50 M€ investis en 2011 NDLR)".


Ainsi, le début 2015 s'avère déjà riche en chantiers : maintenance du cracking catalytique, installation d'un nouveau réacteur pour l'unité de désulfuration du kérosène... Un montant de 15 M€ sera donc investi cette année pour répondre aux objectifs que se sont fixés les dirigeants d'Esso : "retrouver un niveau de fiabilité exemplaire et atteindre un taux d'utilisation qui fait la force de Fos, de l'ordre de 90%", conclut Stefanie Deahne.

Carole PAYRAU
Crédit photo : DR


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