Port de Marseille : Le terminal combiné sur les rails

Si le Grand Port maritime de Marseille (GPMM) est resté évasif, lors de la réunion du Conseil de surveillance fin juin, sur la remise en état de la forme 10, il semble plus avancé sur le terminal de transport combiné rail-route.

Pour mémoire, le Port de Marseille, qui ambitionne de faire passer la part modale du transport ferré de 13% à 30% à court terme, a lancé il y a un an un appel à projets pour la conception, réalisation et exploitation d'un terminal de transport combiné rail-route dans les bassins de Marseille.Cette orientation s'inscrit à la fois dans un engagement voulu par le précédent gouvernement de développer le fret ferroviaire, mais répond également aux objectifs de la réforme portuaire qui demande à ce quoi soient développés les modes de transports alternatifs à la route et à ce que la gestion des voies ferrées soit transférée aux ports.

Le 29 juin dernier, le Conseil de surveillance a validé le choix du groupement retenu, composé de Projenor, filiale de Crédit Agricole SA dédiée au montage clef en main de projets logistiques et de trois opérateurs spécialisés dans le transport ferroviaire combiné Rail/route : CMA Rail, filiale du Groupe CMA CGM qui relie déjà aujourd'hui le port phocéen en direct à Lyon, Paris, Dourges et au-delà via des hubs ; T3M, qui assure un service quotidien entre l'Ile-de-France et le port de Marseille Fos et Naviland Cargo, filiale de SNCF Geodis, qui dessert en direct, via le port de Marseille Fos, Toulouse, Lyon, Paris.Les négociations, en cours, devraient parvenir à la signature des conventions d'ici la fin de l'année.

Pour les bassins marseillais, le projet de transit maritime vers le fer vise principalement le transport de remorques (Roro). Pour ce faire, le port a fermé et cédé les 40 ha de la gare du Canet et prévoit d'utiliser le site de Mourepiane (terminal conteneurs Med Europe). Le nouvel équipement (TTC) occupera un espace d'environ 10 hectares à l'arrière du site. Il aura pour fonction de concentrer en un seul lieu les trafics de conteneurs destinés à emprunter le rail et de gérer l'interface entre les trains et les camions pour les transports combinés desservant l'aire marseillaise et le Sud-Est. "Le TTC pourra traiter jusqu'à 150 000 conteneurs et caisses mobiles par an, soit le double du nombre de "boîtes" qui empruntent le rail aujourd'hui", fait valoir l'autorité portuaire.

L'investissement - 60 M€ (nécessitant une mobilisation importante de financements publics) - sera notamment consacré à l'allongement de voies ferrées (le réseau ferré portuaire actuel est de 110 km. Il serait question de créer 60 km de voies supplémentaires), la création d'une zone de dépôt de conteneurs, des aménagements routiers et l'achat de portiques ferroviaires.

Sur l'autre dossier - la remise à niveau de la forme 10, un équipement créé dans les années 70, à l'origine pour réparer les super tankers (500 000 tonnes) - pas d'annonces majeures si ce n'est que le dossier suit son cours. Le port a lancé l'an dernier un appel à projets pour la remise en exploitation de cet outil qui est l'un des rares en Méditerranée, de par ses dimensions (465 m de long, 85 m de large et une profondeur de 17 m), à pouvoir accueillir les navires de plus de 300 m. Aujourd'hui, c'est surtout le marché de la réparation des navires de croisières qui est visé.

En décembre dernier, le GPMM avait annoncé être entré en "négociation exclusive" avec un groupement franco-italien, composé de STX France, Mariotti et des chantiers génois San Giorgio del Porto, via sa filiale marseillaise CNM, qui exploite depuis plus d'un an la forme 8 et 9 du port de Marseille. Le 11 juillet - fuite malencontreuse du service de communication du GPMM - l'opérateur viendra à Marseille pour présenter son projet.

Pour ce chantier, dont les travaux sont estimés à 500M€, le port est aussi en quête de financements. Le Conseil de Surveillance vient de valider une deuxième enveloppe d'une valeur de 8 M€ (après un premier investissement de l'ordre de 12 M€) portant essentiellement sur des outillages. Pour autant, Jean-Claude Terrier, le directeur général, a réitéré l'engagement d'être prêt pour "fin 2014-début 2015".


A.D (avec la contribution de Serge Payrau)

Photo : Le terminal de transport combiné rail-route pourra traiter jusqu'à 150 000 conteneurs et caisses mobiles par an

©GPMM

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.