La société vauclusienne poursuit ses emplettes sur le marché de la viticulture. Quelques mois après avoir acquis Pera, spécialiste de la création et de la fabrication de matériel de cave, basée à Florensac dans l'Hérault, elle vient de racheter la SAS Laupretre, constructeur de tracteurs sur le segment des vignes étroites implanté à Ige (71). En dehors de la taille - 28,32 M€ de CA et 168 collaborateurs (au moment de l'opération) dont 5 M€ à l'export pour Pera et 5,7 M€ pour Laupretre - les deux opérations ne sont pas comparables, insiste Jean-Marc Gialis, directeur adjoint du groupe. "Avec Pera, qui fabrique notamment des pressoirs pneumatiques, des pompes et des machines capables d'assurer un traitement thermique du vin, le groupe Pellenc est devenu un acteur capable d'offrir l'ensemble de la gamme, de la vigne au vin avec une position de leader national. Avec Laupretre, on renforce notre position au sein de la filière viticole en se développant sur le marché spécifique des vignes haute densité, un domaine sur lequel nous envisagions de nous développer mais qui n'était pas prioritaire. Mais nous avons saisi l'opportunité (la société était en redressement judiciaire, NDLR) d'acquérir une pépite qui fait référence dans sa spécialité."

Expertise renforcée
La société était jusqu'à présent principalement sur le marché des vignes larges. "Nous avons aujourd'hui sur ce segment une gamme complète de machines qui a atteint la maturité d'un point de vue technologique. Nos forces R&D ont acquis un niveau d'expérience sur les tracteurs et sont disponibles pour revisiter en termes de motorisation et d'homologation la gamme de Laupretre. Nous serons en mesure de présenter des choses  dès cette année à nos clients lors du salon VINITECH à Bordeaux les 2,3 et 4 décembre", affirme le DGA. La commercialisation de cette gamme sera réalisée par le réseau de distribution du groupe, qui assurera également la maintenance pour les matériels Laupretre existants.

6 à 7 % de PDM
Selon le dirigeant, la société de Ige (qui devient une nouvelle filiale du groupe et s'appellera désormais Pellenc HD) détient 6 à 7 % de parts de marché sur un marché dont le potentiel est limité en termes d'unités (ventes en moyenne de 400 machines par an) mais plus porteur en valeur (de l'ordre de 120 K€ l'unité).

75 % à l'international

Créée en 1973, Pellenc joue dans la cour des grands parmi les constructeurs de machines de récolte et équipements pour les secteurs de la viticulture (l'essentiel de son CA), de l'arboriculture et de l'oléiculture (25 % de son CA). Pellenc détient notamment 34 % de parts de marché de la machine à vendanger. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 133 M€ en 2013 (370 personnes ETP), dont 75 % du CA à l'international au moyen d'un réseau de 800 distributeurs et d'une dizaine de filiales basée dans la plupart des pays aux grands espaces viticoles comme l'Australie, le Chili, les États-Unis, en Chine (dès 2007) et la dernière créée, en Afrique du Sud. Une dimension internationale acquise au prix d'une politique de R&D constante matérialisée par la sortie de nombreuses innovations technologiques dont certaines primées.

Un beau parcours pour cette entreprise dont la discrétion est inversement proportionnelle au poids qu'elle a pris dans son secteur. Promis à une carrière de professeur, le fondateur Roger Pellenc est issu d'une famille d'agriculteurs, expliquant en partie la bonne adéquation de ses gammes aux besoins de ses clients. D'ici à 2016, il cédera complètement les rênes à Somfy participations, entré en 2011 au capital à hauteur de 47,5 %.

A.D