En marge de Deauville, qui accueillait la 6ème édition du Women's forum, le carrefour des femmes les plus influentes du monde économique, l'association Entrepreneuri'elles et le Centre des jeunes dirigeants ont tenu à personnaliser localement la thématique de l'égalité professionnelle. Tandis que l'équivalent du « Davos féminin » se rencontrait sur la thématique du changement, à Aix-en-Provence dans l'enceinte du Pavillon Noir, le Whomen 2010 choisissait l'angle de la mixité comme source de performance.
De façon inattendue, la soirée-événement a déplacé 430 personnes. Le « buzz » crée autour de l'événement a visiblement opéré à moins que ce ne soit la formule. Les interventions des invités étaient ponctuées par des saynètes pensées par le chorégraphe Preljocaj. Quoi qu'il en soit, la mixité était au rendez-vous. Est-ce à dire que les mentalités évoluent alors que l'on prête en général aux hommes une relative sensibilité à ces questions ? Elles évoluent certes mais sans bousculer les lignes de force. 30% seulement des femmes sont des chefs d'entreprises et seuls 10% figurent dans les conseils d'administration. « Elles sont à la fois cantonnées dans certains secteurs mais aussi aux plus bas niveaux hiérarchiques. L'accès aux postes à responsabilité reste restreint, impactant leur rémunération, inférieure de 20 à 25% à celle des hommes ainsi que leur retraite. Seuls 44% des femmes valident une retraite complète », résume Johanna Durand, économiste du travail.
Pour dynamiter le plafond de verre, les initiatives se multiplient. Pour Katia Michieletto, responsable RSE et développement durable de l'Occitane, « un environnement aussi féminin que le nôtre, avec 75% de cadres féminins, nous a incités à nous intéresser à ces questions. La problématique entre vie professionnelle et équilibre personnel est au cœur de notre politique des ressources humaines ». L'entreprise a notamment installé une crèche interentreprises, aménagé les horaires de travail et mis en place des outils pour détecter les potentiels et les promouvoir. Imaginez un monde dans lequel la parité absolue serait le standard à tous les niveaux et dans toutes les professions ... c'est l'un des scénarii sur lequel a planché le Women's forum. Les conséquences sur l'organisation du travail sont pour le moins surprenantes.

Adeline Descamps

Photo : Katia Michieletto, responsable RSE et développement durable de l'Occitane