Orkis : toute une question d ? images

Basée à Aix-en-Provence, Orkis est une agence de gestion de médias numériques qui se porte bien? après avoir été plus que fébrile. Une bonne santé retrouvée grâce à la pugnacité de son dirigeant, André Capurro, qui a rebondi par l'innovation.


Le parcours entrepreneurial est fait d'embrouilles et d'embûches. Ce n'est certainement pas André Capurro, le gérant d'Orkis, éditeur de solutions de gestion de médias numériques, qui le niera. "Être entrepreneur, c'est un parcours entre introspection et masochisme. Et ce n'est pas parce que l'on a des échecs que l'on ne peut pas se relever", confie-t-il. Son histoire en est la preuve. Tout démarre pour Orkis en 1990. La structure est alors une filiale du groupe Bertin qui développe des interfaces entre la visionique et l'informatique (analyse d'images avec dimensions). Cinq ans plus tard, André Capurro la rachète avec deux associés pour commercialiser un projet de système d'enseignement assisté par ordinateur destiné aux personnels des aéroports pour contrôler les bagages en poche. Après avoir imposé le produit auprès de la direction civile des aéroports nationaux, il s'attaque au marché américain et se heurte à la réticence patriotique bien connue outre-Atlantique quand il est question de la  sécurité nationale. Les perspectives de développement s'envolent. "Du coup, nous avons repositionné complètement notre outil marketing en nous orientant vers l'image de communication sous forme numérique", relate le dirigeant.


L'innovation par la numérisation de l'image
Nous sommes en 1996 et l'image argentique fait office de référence. Il y a un marché à prendre. Orkis se positionne alors comme éditeur de logiciels de gestion d'image numérique et prestataire en numérisation. Son champ d'application vise la communication corporate d'entreprise. Ses clients sont des grands comptes (Accor, Michelin, Hachette, Dassault Aviation...). Et c'est Yves Saint-Laurent, qui fait prendre à la société un tournant important en confiant à l'Aixoise la numérisation de tout son patrimoine imagé depuis 40 ans. En parallèle, Orkis poursuit son développement en s'imposant comme l'un des premiers hébergeurs sur la toile de documents photos. Son client sera tgvmediterranee.com, un portail regroupant les images de la construction de la fameuse ligne à grande vitesse. La société monte en puissance et investit dans sa propre plateforme d'hébergement (1,5 M€ de contrats). "Entre 1999 et 2003, nous avons eu une très belle phase de croissance avec ce concept. Nous étions des précurseurs sans moyens car nous avons tout fait à partir de nos fonds propres", relate André Capurro.


Perte de 20 % de son CA
"En 2004-2005, nous avons alors subi deux gros coups durs : la perte successive de deux clients représentant respectivement 20 % et 30 % de notre chiffre d'affaires. Nous nous sommes retrouvés avec une masse salariale trop importante et une demi année de dettes à court terme. Mais j'ai refusé d'aller à la liquidation. Je suis allé voir tous mes créanciers en leur demandant en étalement de la dette. Ils m'ont fait confiance." La restructuration exigera néanmoins cinq années au cours desquelles il va mener plusieurs chantiers dont un virage sur l'image vidéo. "D'ici cinq ans, 80% des flux sur le net seront de la vidéo", argue le visionnaire.

CA de 1,3 M€

L'image 3D et tout ce qui se présente comme support d'aide à la communication visuelle, essentiellement via le web, devient donc le nouveau fer de lance de l'agence. Orkis remonte ainsi vaillamment la pente. Elle s'impose notamment comme sous-traitant du groupe Bull, basé à Lavardac, près d'Agen (qui travaille pour le ministère de la Défense) et se fait référencer auprès des grands comptes de l'aéronautique (Safran ou Airbus Helicopter). "Nous devrions terminer 2014 sur un chiffre d'affaires de 1,3 M€, soit le niveau de 2003 et remonter les effectifs à 15 personnes alors que nous étions passés de 24 salariés à 10", se réjouit André Capurro.

F.J.

Photo : André Capurro, dirigeant d'Orkis, a du restructurer l'entreprise après avoir perdu 30 % de son CA.

L'entreprise a été récemment primée par le Groupement des entreprises du Pays d'Aix (Gepa), notamment "pour sa résilience et ses convictions".




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