Martigues-Fos : ESSO inaugure un nouveau pipeline de GPL

L?annonce avait été faite en 2010. L?inauguration a lieu ce soir. Esso a investi 16M? dans la construction d?un pipeline GPL long de 22,31 km en vue de remplacer la canalisation existante entre Fos et Martigues via Port de Bouc.

Selon l'arrêté préfectoral, la canalisation GPL (Gaz de Pétrole Liquéfiés - Butane et Propane) aura une capacité de transport maximale de 1 800 tonnes par jour de butane et de propane. Le pipeline existant (10 km) a été mis en service il y a bientôt 47 ans lors de la construction de la raffinerie afin de pouvoir expédier les GPL produits par le site vers les stockages des cavernes de gaz de Geogaz à Lavéra.

"L'environnement a beaucoup évolué au cours de toutes ces années, avec la construction d'habitations, d'édifices publics, de routes ... Après avoir envisagé d'expédier les produits depuis la raffinerie par bateau, par train, ou par camion, nous avons choisi l'option pipeline sur une longueur supérieure au double de celle initiale en se joignant au projet Polyréseau, qui prévoyait l'installation conjointe de trois pipelines et d'une conduite d'eau dans la même tranchée. Cela permettait ainsi de mettre en place des démarches communes avec les trois partenaires pour les aspects opérationnels, environnementaux (espèces protégées) et pour les démarches administratives. Le projet a été donc été réalisé en synergie avec GRT Gaz et la Communauté d'agglomération du Pays de Martigues", précise-t-on chez Esso.


Dernièrement, la filiale française du géant pétrolier mondial EXXON Mobil a également investi 17 M€ dans la distillation atmosphérique afin de réduire la consommation énergétique d'environ 14 MW et accroître la capacité de production de 14 000 barils/jour. Quelque 10 M€ ont par ailleurs été consacrés ces deux dernières années à la réduction des émissions de dioxyde de soufre, d'oxyde d'azote et de composés organiques volatiles (COV) pour se conformer à la législation.

À l'occasion de sa dernière visite à Marseille en avril - pour la présentation des résultats annuels - Francis Duseux, son P-d.g, rappelait (il le fait à chaque fois) que Esso fut le premier établissement industriel à s'installer sur le site de Fos-sur-Mer, en 1965. Il répète aussi à l'envi à quel point la filiale française de EXXON Mobil, qui possède à Fos (7 Mt/an en 2011) l'une de ses deux raffineries françaises (avec le complexe pétrochimique de Port-Jérôme-Gravenchon en Normandie), investit régulièrement dans l'outil industriel. Dont 35 M€ en 2011 pour procéder à une révision complète de ses installations, conformément à l'obligation légale en France qui l'impose tous les 6 ans. "Nous en avons profité pour revoir la production et augmenter la capacité en vue de produire plus de gazole et moins d'essence pour s'adapter au marché français. La demande en super suit une tendance baissière et le marché est victime d'une surcapacité de production. 80% des ventes de carburants dans l'Hexagone concernent du gazole", rappelait alors le dirigeant, qui considère l'outil de Fos "précieux pour sa flexibilité et sa capacité à traiter des bruts différents".

Une implication locale qui tranche avec le contexte de crise de l'Étang de Berre. La visite la semaine dernière du redresseur productif en chef Arnaud Montebourg à LyondellBasell, en sursis social, en a rappelé encore la criante actualité.

Selon le dirigeant, l'Hexagone aurait perdu 30% de ses capacités de raffinage en deux ans et demi. Une dizaine de raffineries ont fermé depuis les années 80 en France et sur les 10 qui restent (dont 5 pour Total et 2 pour Esso), deux ont un avenir incertain. Celles de LyondellBasell et de Petroplus sont en vente, tandis qu'Ineos a cédé 50% de sa raffinerie près de Fos à Pétrochina en 2011.

Si le dirigeant reconnaît que le marché est deséquilibré par la concurrence des produits finis discountés en provenance des pays émergents, pour lui, l'ennemi est à l'intérieur de l'Hexagone : la fiscalité française pénalisante. "Il faut rétablir la parité de la fiscalité entre les gazoles et les essences et nous demandons un meilleur équilibre des taxes (dont la taxe générale sur les activités polluantes, les CET, la TIPP) qui coutent 32 mds€ au secteur par an".

A.D

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