Les nouvelles voies pour entreprendre selon les dirigeants de Paca ?

À l?occasion de l?organisation de sa 19e Convention ce jeudi 24 et vendredi 25 octobre au Parc Chanot de Marseille, l?Association Progrès du Management a mandaté Opinionway pour sonder l?état d?esprit actuel des chefs d?entreprise de la région Paca non pas sur la conjoncture mais sur d?autres enjeux de création de valeur comme leur stratégie managériale ou leur performance sociétale et environnementale.


Après Nice en 2011 et Lyon en 2009, c'est Marseille qui a été choisie cette année pour accueillir le grand rendez-vous bi annuel de l'Association Progrès du Management (APM), qui revendique 6 000 adhérents au niveau national et 400 en Paca mais se défend d'être un réseau d'affaires. "Nous sommes un réseau de clubs (320 en France, 25 en région, ndlr) avec des dirigeants focalisés sur leurs entreprises qui partagent une certaine idée du développement. On part du principe que pour faire progresser nos entreprises, il faut soi même être en progrès permanent et réinventer constamment son management. En 26 ans, l'APM a formé 15 000 dirigeants d'entreprises", introduit Xavier Ouvrard, le président aixois et quadra de l'Apm élu par deux fois depuis 2011 (mandat de 2 ans).
L'entrepreneur est aussi connu pour avoir fondé la société Milonga, enseigne spécialisée dans la vente d'instruments et dans les cours de musique qui a rejoint le groupe Cultura en 2008 et dont la liquidation judiciaire a été prononcée en juillet dernier (16 magasins en France, 250 salariés).

Confrontés à des crises que nous ne parvenons pas à comprendre

L'association, fondée par le président fondateur de Sodexo Pierre Belon, proposait cette année comme thème de ses échanges "la renaissance et des nouvelles voies pour entreprendre" avec pour invités de marque l'économiste-écrivain Jacques Attali, le très notoire généticien Axel Kahn, le fondateur du CIRI Jean-François Noubel et Christian Monjou, enseignant chercheur à Oxford, spécialiste des civilisations anglo-saxonnes, nouvelle coqueluche des entreprises dans lesquelles il est très demandé pour évoquer des problématiques managériales par le détour de l'art.
"Depuis 2007, nous sommes confrontés à des crises que nous ne parvenons pas forcément à comprendre. Cette convention pose la question : comment profiter de ces mutations pour continuer à entreprendre ?", poursuit Xavier Ouvrard. Et sur ce thème, les chefs d'entreprise de Paca ont été spécifiquement sondés. "On interroge souvent les chefs d'entreprise sur leur perception de la croissance, de la rentabilité ... mais rarement sur d'autres enjeux de création de valeurs comme les nouvelles voies pour entreprendre", explique Hugues Cazenave, P-d.g de l'institut OpinionWay.


Échantillon de 50 chefs d'entreprise de la région

Extrait d'un échantillon national de 304 chefs d'entreprise de 10 salariés et plus, 50 dirigeants de Paca ont été sondés du 19 septembre au 4 octobre 2013. Concernant les perspectives des six prochains mois, les chefs d'entreprise régionaux sont plus confiants de 10 points que la moyenne française sur leur secteur d'activité mais légèrement moins sereins de 4 points quand il s'agit de leur propre entreprise. "Il faut mettre ces données en perspective avec leur taille. On sait que cela joue sur l'indicateur de confiance", commente Hugues Cazenave. Sur la hiérarchie des enjeux qu'ils estiment prioritaires, ils placent en premier lieu les produits ou services en visant leur amélioration et diversification et en cela, sont conformes à leurs homologues des autres régions. En revanche, ils présentent un écart significatif (de 20 points) dans la place accordée à la conquête de nouveaux marchés (qui ne figurent pas parmi les 5 priorités).


Outillés pour s'adapter aux nouveaux enjeux socio-économiques ?
Les patrons régionaux sont plus nombreux qu'en France à estimer qu'ils disposent des ressources économiques, intellectuelles, humaines, légales et réglementaires. Il n'y a que sur le critère technologique où ils présentent moins d'assurance. Et au vu du contexte économique, ils optent davantage pour la consolidation de leur modèle plutôt que pour une stratégie de conquête. Un positionnement beaucoup plus prononcé qu'au niveau national. Interrogés sur la nécessité de s'internationaliser davantage (60 % ne déclarent pas de C.A à l'international), les entreprises régionales se distinguent par rapport à la moyenne nationale par une moindre ouverture.


Stratégie managériale
Il semblerait à cet égard que les PME régionales aient développé plus qu'en France des actions pour rester en veille sur l'état d'esprit des collaborateurs, définir les objectifs individuels de chaque salarié avec lui (obligatoire !), développer la formation de leurs salariés et les informer régulièrement de la situation de l'entreprise. "Ils seraient donc plus préoccupés par la cohésion sociale", en déduit le faiseur d'opinion.
Plus surprenants, ils sont 32 % à estimer que leurs clients leur expriment des attentes environnementales et sociétales plus importantes qu'avant (18 % au niveau national) et 57 % à penser que la RSE influe sur la performance économique de leur entreprise. En revanche, ils sont moins préoccupés par leur performance environnementale (9 points d'écart).
Et à la question : où réside la valeur principale de votre entreprise ? Ils sont dans les clous avec l'état d'esprit tricolore : à 82 % dans son capital humain...


A.D

Photo : Xavier Ouvrad, président de l'APM

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