Les menaces de Ryanair n ? effraient plus à Marseille

La compagnie aérienne à bas coût dénonce une vendetta de la Commission européenne contre elle. Si les menaces de fermeture de lignes inquiètent dans les petits aéroports où la low cost opère quasiment seule, son discours perd en crédibilité à Marseille.

C'est devenu un rituel : deux à trois fois par an, la direction de Ryanair débarque à Marseille pour dénoncer l'acharnement des tribunaux, des syndicats ou des pouvoirs publics à son encontre.

Mercredi dernier, c'était au tour de la Commission européenne, accusée carrément de "vendetta" par le directeur général adjoint de la compagnie aérienne à bas prix, Michael Cawley. En cause, les 18 enquêtes en cours de Bruxelles contre des aides d'État potentielles que percevrait Ryanair dans des aéroports régionaux - dont Marseille-Provence - de France et d'Allemagne.

Mais aussi les nouvelles règles que l'Europe prépare pour le financement des aéroports et des compagnies qui lancent des lignes régionales. Pour le transporteur irlandais, pas de doutes, Bruxelles n'aime pas Ryanair et cherche par tous les moyens à déconstruire son modèle. Soit.

Reste qu'à Marseille, le discours de la compagnie résonne de moins en moins fort. En 2012, elle opère 34 lignes, soit 1,5 million de passagers attendus sur l'année.

Depuis 2006, elle profite à plein du terminal MP2, dédié aux compagnies low cost, parfaitement adapté à ses contraintes et aux concessions sur le confort que sont prêts à faire ses clients, pour un ticket moyen à 40 € (en hausse de 17% par rapport à 2011).

Si dans la présentation proposée à la presse, Ryanair parlait de "risques de fermeture" de MP2, Michael Cawley a modéré le propos et évoqué une diminution du nombre de passagers "de moitié, peut-être": "Nous ne gagnons que 6 € par billet, assure le D.g adjoint. Si nous avions des marges de manœuvre du point de vue des tarifs, nous aurions déjà augmenté nos bénéfices !".

Selon Cawley, le texte que la Commission européenne devrait adopter dans l'année, prévoirait notamment de distinguer les aéroports publics des privés et d'uniformiser les taxes pour les compagnies, ce qui conduirait à Marseille "à une hausse d'au moins 20 € du ticket moyen".

Rédhibitoire pour ses clients, estime la compagnie. Pour le moment, le texte européen n'est pas connu. Et le directeur de Marseille-Provence, Pierre Régis, n'a pas l'air inquiet des répercussions qu'auraient ces changements sur l'aéroport provençal.

Ryanair a déjà quitté Marseille une première fois, après l'ouverture d'une procédure judiciaire pour travail dissimulé au tribunal d'Aix-en-Provence. Elle est finalement revenue. Elle pourrait reprendre la mouche quand les réquisitions du procureur de la république, attendues depuis le rejet de la requête en nullité par la chambre d'instruction en novembre 2011, seront rendues dans cette affaire.


Caroline Garcia

Photo : Ryanair prévoit de transporter 1,5 million de passagers en 2012. (© MP_Almodovar)


 Marseille : Un trafic passagers en hausse de 19,1% en avril

D'après un communiqué de l'aéroport, le trafic passagers aurait progressé de 19,1% en avril 2012 (p/r à avril 2011), soit 736 841 passagers transportés et 2,3 millions de passagers (+13,4%) sur les 4 premiers mois de l'année 2012.
Sur le mois d'avril, la progression de trafic fut aussi soutenue sur les vols domestiques (318 342 passagers, +16,4%) que sur les vols internationaux (403 196 passagers, +21,7%). Une progression qui s'explique par le doublement de l'offre : Air France et Ryanair opèrent à elles deux 62 lignes aériennes, à comparer aux 36 lignes à la même période l'année dernière. La plate-fome MP reste optimiste donc sur ses perspectives de croissance à l'année, tablant sur les 8 millions de passagers en 2012.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.