La recherche clinique prend sa revanche à Nice

Longtemps sous-estimée au profit de sa voisine marseillaise, la capitale départementale fait valoir ses droits en la matière. Deux établissements hospitaliers niçois ont répondu conjointement à un appel à projets du Ministère de la Santé. Un nouveau centre de recherche clinique pluri-thématiques ouvrira en septembre.

L'initiative est à mettre au crédit des deux établissements niçois, le CHU et du Centre Antoine Lacassagne (CAL). Fin 2011, les deux entités - coutumières de la synergie - ont choisi de répondre conjointement à un appel à projets du Ministère de la Santé. "Nous avions commencé à monter un dossier chacun de notre côté avant de faire volte-face, confie le Pr Jean-Marc Ferrero, responsable de la recherche clinique au centre anticancéreux. Notre collaboration a finalement payé".

Sur les 98 projets déposés au niveau national, 32 ont été retenus*. Parmi eux : le dossier niçois, élaboré autour des quatre axes que sont les thérapies personnalisées en cancérologie, les innovations technologiques, le développement thérapeutique dans les maladies rares et les anomalies du métabolisme et inflammation.

Doté d'une labellisation officielle, le nouveau centre de recherche clinique (CRC) bénéficiera d'un budget de 2,5 M€ financés par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), soit une enveloppe de 500 000 € chaque année jusqu'en 2016. "Nous allons mettre en place un comité stratégique, composé à parts égales de représentants des deux structures, développe le responsable de recherche. Il se réunira mi-mars pour définir la politique générale du CRC. Dans la foulée se tiendra un comité scientifique, lequel aura pour mission de répartir notre budget au prorata des besoins". Du personnel spécialisé dans la recherche clinique sera notamment recruté.

Dès le mois de septembre, une unité, comprenant 6 lits, sera inaugurée au Centre Antoine Lacassagne, une autre de 2 lits ouvrira à l'hôpital Archet.

Objectif : augmenter le nombre d'essais cliniques, ainsi que celui des patients susceptibles d'en bénéficier. À l'heure actuelle, "près de 600 personnes, soit 15% des patients du CAL", sont inclus dans des essais thérapeutiques, contre "10% en 2006".

"Nice a longtemps souffert de l'ombre faite par Marseille, reconnaît le Pr Jean-Marc Ferrero. Aujourd'hui encore, la cité phocéenne est bien mieux équipée en matière de laboratoires de recherche. Nous avons cependant été capables de nous doter d'équipements de pointe profitant directement aux malades. Ce nouveau centre de recherche clinique sera un pas de plus en termes de reconnaissance et de visibilité".

Le centre Antoine Lacassagne figure actuellement à la 5ème position des centres de lutte contre le cancer en termes de publications scientifiques. Le CHU de Nice pointe lui au 14ème rang national.

D'étroites coopérations existent déjà entre les deux institutions qui ont mis en place une tumorothèque commune et lancé récemment l'institut universitaire de la face et du cou.


PH

* Deux autres lauréats des appels à projets "centre de recherche clinique et renforcement de l'investigation clinique" sont à signaler en PACA. Ils sont basés à Marseille (CHU et CLCC Paoli Calmettes).


Photo : Pr Jean-Marc Ferrero, responsable de la recherche clinique au centre Antoine Lacassagne (©DR).

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