La Seyne-sur-Mer : SIFA remporte la DSP du nouveau port de plaisance

a société Sifa a obtenu la DSP pour la conception, la réalisation et l'exploitation pour 30 ans d'un nouveau port de plaisance qui prévoit 600 anneaux. Le délégataire est très contesté par l?opposition notamment pour son ?inexpérience?, sa ?situation financière? et ?son absence de transparence?.

Les longs débats du dernier conseil municipal (en décembre) n'auront pas suffit à lever les doutes de l'opposition quant à la compétence du délégataire et à la viabilité financière du projet mais ont confirmé le maire (PC) Marc Vuillemot dans ses choix. C'est donc la Société Immobilière et Financière de l'Armement (SIFA), dirigée par Denis Arcostanzo, qui remporte la délégation de service public (DSP) face à Nautica Poltu Quatu, SAGEM/SENEC, Lux Marina et Foselev. Un petit événement en soi car aucun port en plaisance n'avait été construit en France depuis Port-Fréjus en 1993.

La conférence de presse tenue ce matin a permis d'en savoir davantage sur les contours du projet. Sur la partie bordant le site des anciens chantiers navals, la société marseillaise commercialisera près de 600 anneaux (5 le seront en garantie d'usage pour la grande plaisance, le reste à la location, ce qui devrait assurer des rentrées d'argent supérieures et une complémentarité avec les autres ports de TPM), un yacht club, un port à sec d'une capacité de stockage de 120 bateaux moteurs, des boxes de rangement de matériel pour plaisanciers et professionnels, 2 930 m2 de commerces, 350 places de parking et des espaces de vie. Un projet évalué à près de 41 M€ H.T dont 23 millions pour l'aménagement portuaire et 17,5 millions pour la partie à terre.

Le délégataire, qui se veut innovant et transparent dans sa gestion, prévoit un moyen de paiement sans contact (via son Smartphone et avec Orange comme opérateur). Il vise par ailleurs la certification ISO 14001 relative au management environnemental.

Les doutes de l'opposition, et notamment de l'élu divers Droite Fatih Bousbih, sur l'absence de visibilité financière sont notamment alimentés par le manque de transparence de cette entreprise (qui ne dépose pas ses comptes) créée en 1921 par des armateurs.

Le dernier état des lieux financier date de 2008. Et l'entreprise accusait alors une dette de 3,182 M€ et son chiffre d'affaires ne dépassait pas 20 K€. "C'est loin derrière nous", plaide Denis Arcostanzo, qui ne veut pas divulguer ses comptes mais assure que la situation financière de l'entreprise est assainie. "Nous sommes une société de R&D, notre C.A est proche de zéro mais nous travaillons sur plusieurs projets en PACA qui devraient émerger d'ici trois ans". Pour appuyer ses propos, il rappelle qu'il a obtenu la confiance des partenaires qui le suivent aujourd'hui sur le projet. De plus, il assure avoir présenté comme garantie financière "40% des investissements alors que les banques n'en demandent que 20%".

Pour réaliser ce projet, SIFA s'est en effet entourée de Suez Environnement/ Lyonnaise des Eaux (exploitation du port) et Orange (Data Mobile) mais aussi de compétences spécialisées : Résidence Boat, société sœur de SIFA basée à La Seyne-sur-Mer spécialisée dans les ports à sec, de Pierre Louis, ingénieur portuaire qui présente à son actif la construction de plusieurs ports de plaisance en France et à l'étranger, dont la baie de Gammarth en Tunisie et la maîtrise d'ouvrage des travaux portuaires de la principauté de Monaco.

Situé entre le centre ville et le quai de croisière, aujourd'hui coupé par friche industrielle tombée en désuétude, ce nouveau port de plaisance s'inscrit dans un plan de requalification urbain de la ville et de redynamisation économique. Selon le contrat, le port plaisance devrait rapporter à la ville une redevance annuelle de 255 174 € en part fixe ainsi qu'une part variable estimée à 47 461€ la première année.

Ce projet n'est pas nouveau. En 2007, le maire de l'époque, Arthur Paescht, avait attribué au groupement d'entreprise Cari/Alta Faubourg (filiale d'Altaréa) et Sodeports la gestion pour 30 ans du port dont le projet prévoyait la commercialisation de 706 anneaux et la création d'une zone commerciale. D'un montant de 64 M€ H.T, les retombées économiques pour la ville étaient estimées à 4,5 M€/an avec, à la clé 150 emplois. Le délégataire ne commercialisera que 30% des anneaux et ne lancera jamais les travaux. Marc Vuillemot dénonça le contrat en 2010.


Les travaux devraient démarrer en 2014 pour une livraison prévue en 2015. Sous réserve que Ports Toulon Provence (PTP), propriétaire du port, donne son aval au projet. Il fera l'objet d'une réunion tripartite entre la municipalité, le syndicat mixte et le préfet d'ici la fin du mois avant que le conseil portuaire ne donne son avis définitif.

F.G

Photo : Denis Arcostanzo, dirigeant de SIFA

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