Tel est le nom du projet qui verrait la réalisation de travaux permettant de réduire de 40 minutes la liaison entre Nice et Marseille. Un projet qui se réaliserait par tronçons et qui fait l'objet d'une manifestation de soutien des socio-professionnels ce mardi à Nice.

C'est le projet qui cristallise tous les espoirs des azuréens qu'ils soient salariés ou entrepreneurs... La Nouvelle Ligne Ferroviaire est une sorte de LGV revisitée, en tous les cas, qui devrait être moins coûteuse que sa grande sœur, laquelle avait été budgétée à 15 milliards d'euros.

Rappelons-le, depuis presqu'un an, l'on sait que la ligne, qui fut un temps pensée pour être à Grande Vitesse (LGV) et qui devait traverser la région à l'horizon 2023 a été remplacée par un autre projet : "un système ferroviaire performant entre les grandes métropoles de la région, Marseille, Toulon et Nice, en vue de favoriser le report modal de la route vers le fer".

Autrement dit, si le principe de création d'une seconde ligne le long du littoral n'est pas remis en cause, laquelle aura des tronçons à la fois "classiques" et "à grande vitesse" (en moyenne autour de 200 km/h avec des segments à 150km/h et des pointes à 250 km/h), le nouveau projet vise principalement à répondre aux besoins d'un transport de proximité.

Un coup dur pour les départements du littoral - les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes - qui souffrent d'une vraie sclérose en matière de transport, que ce soit le rail ou la route. La Nouvelle Ligne Ferroviaire prévoit donc des infrastructures améliorées pour quelque 7,4 Mds € avec une nouvelle ligne reliant Nice au Muy et à la vallée de l'Huveaune, tandis que trois nouvelles gares seraient créées sur le tracé-est et que Marseille-Saint-Charles se verrait dotée d'une gare souterraine. La concertation avait en effet convenu qu'il y ait une gare souterraine à Marseille Saint-Charles, une gare à Toulon Centre, et une gare au pôle d'échange de Nice Aéroport. La liaison Nice-Italie avait également fait consensus.

Le nouveau projet ferait ainsi gagner une heure entre les deux métropoles, Nice et Marseille, alors distantes d'1h30 contre 2h30 aujourd'hui. Une seconde phase de 3,6 Mds € prévoit de relier la vallée de l'Huveaune à Toulon. Enfin une troisième phase bouclerait la boucle, liant Toulon et l'Est du Var.

Mais si cette Nouvelle Ligne Ferroviaire est séduisante sur le papier, elle a peu de temps pour jouer de son charme auprès de la Commission Mobilité 21, chargée d'évaluer les différents projets ferroviaires et de décider de ceux qui sont indispensables. Il lui reste exactement à peine plus de 3 mois pour convaincre de son "impérieuse nécessité" comme l'a souligné le président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Nice, Bernard Kleynhoff.

C'est donc dans cet esprit que les socio-professionnels des Alpes-Maritimes (élus consulaires, UPE 06, chambre des métiers et de l'artisanat, syndicats professionnels, chefs d'entreprises...) ont décidé de manifester ce mardi 22.

Le cortège partira de la gare niçoise Saint-Augustin à 9h45 pour finir son trajet au terminal 1 de l'aéroport de Nice, situé à quelques mètres. "Le tracé et les financements ne m'intéressent pas. Devrions-nous devenir une réserve pour touristes chinois ?" s'interroge Bernard Kleynhoff.

La Chambre de Commerce et d'Industrie Nice Côte d'Azur fait valoir qu'actuellement 12 heures sont perdues par mois et par personne dans les embouteillages sur l'A8 entre Cannes et Nice et si aucune solution n'était trouvée, en 2023, ce seront 22 h perdues par mois et par personne sur le même trajet. Du côté de l'UPE 06, Yvon Grosso, son président insiste aussi sur l'indispensable nécessité de voir la Nouvelle Ligne Ferroviaire voir le jour. "Nous jouons notre dernière cartouche", conclue Bernard Kleynhoff. Réponse en avril prochain.

L.B