L'offensive de C. Estrosi contre la privatisation de l'Aéroport Nice Côte d'Azur

C'est l'un des sujets sur lesquels le député-maire de Nice et président de la Métropole ne lâche rien. La possibilité de voir l'actionnariat de la seconde plateforme de France tomber dans les mains d'investisseurs étrangers ne réjouit pas l'ancien Ministre de l'Industrie qui a décidé d'organiser un référendum le 19 février prochain.

Depuis l'annonce dans la loi pour la croissance et l'activité - la fameuse loi Macron - de la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi organise la contre-attaque. Et la concrétisation prendra forme ce 19 février par l'organisation d'un référendum, comme cela avait été voté en conseil municipal mi-décembre. La question posée est claire : "Êtes-vous favorable à la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'Azur ?". 45 bureaux de vote seront mis à disposition des Niçois, de 8h à 21h.

David Lisnard dans la bataille

Si on ne doute pas de la réponse à cette question - le non devrait largement l'emporter - et si le référendum n'a d'autre valeur que de faire entendre le mécontentement de toute une population, il faut justement y voir une vraie façon de faire prendre conscience de la portée d'une privatisation à la toulousaine. Et les enjeux d'un passage du capital dans des mains étrangères est assez bien résumée par le Maire de Cannes, David Lisnard qui s'est lui aussi fendu d'un communiqué pour dire tout le mal qu'il pense de la chose. Et d'appuyer sur l'enjeu que représentent la plateforme niçoise mais aussi l'aéroport de Cannes-Mandelieu, deuxième de France après le Bourget et géré par la société Aéroports de la Côte d'Azur qui par ailleurs gère également la plateforme de Saint-Tropez. Un enjeu essentiel en terme d'attractivité du territoire, de rayonnement, de développement du tourisme certes mais aussi des entreprises. Nombreuses sont celles qui choisissent de s'installer en terre azuréenne, de citer les aéroports du département comme un outil essentiel dans leur positionnement et leur stratégie. "Notre tourisme, de loisirs et d'affaires, est concerné, mais aussi la production à haute valeur ajoutée des PME qui utilisent les soutes des longs courriers en point à point pour assurer leurs exportations" explique David Lisnard.

Ouverture de lignes

Tout cela ramène à un autre débat, celui du régime de droits de trafic et du refus de l'ouverture de nouvelles lignes, pourtant demandées par les compagnies aériennes mais que la Direction Générale de l'Aviation Civile rejette. Conséquence, le Nice-Doha a fermé, un sort que risque de connaître la liaison vers Tel-Aviv. L'union patronale et la CCI Nice Côte d'Azur ont même lancé une campagne de communication et une pétition pour exiger davantage de lignes.
Dans ce contexte, le référendum niçois a l'avantage de braquer les projecteurs sur un sujet peut-être anecdotique pour l'électeur lamba mais essentiel pour les acteurs économiques.

Laurence BOTTERO

Crédit photo : Aéroport de Nice Côte d'Azur

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