L ? éolienne d ? Idéol au pays du Soleil Levant

Immense satisfaction pour Idéol : la start-up sise à La Ciotat (13) et spécialisée dans les éoliennes flottantes vient de remporter un appel d?offres lancé par le gouvernement du Japon. Le but : construire deux démonstrateurs en mer. Un préalable avant le développement d?un parc éolien offshore, au large de Fukushima.

"If you can't beat them, join them" : ce dicton anglais avisé illustre parfaitement l'entrée d'Idéol, spécialisée dans les fondations flottantes pour l'éolien en mer, dans un consortium visant à développer cette technologie au pays du Soleil Levant. Il s'agit de la conduite d'un projet de démonstration aux côtés, notamment, des groupes Hitachi Zosen (avec lequel la start-up a signé un accord de partenariat dans ce cadre NDLR) et Marubeni, ainsi que de l'université de Tokyo. "Nous avons su nous démarquer dans cet appel d'offres, car nous avons fait la preuve que notre solution était viable économiquement, contrairement à celle de nos concurrents", explique Bruno Geschier, directeur commercial et marketing. Idéol développe en effet une technologie brevetée nommée Damping pool. Son grand intérêt : utiliser une fondation en forme d'anneau carré en béton en lieu et place de l'acier, de quoi en réduire significativement le coût.

Devenir leader ?

Concrètement, deux démonstrateurs vont sortir de mer au Japon. "Il ne s'agit pas de transfert de technologie. Nous prenons en charge le design et l'ingénierie, tandis que Hitachi Zosen (Hitz) détient la licence de construction". Ce projet durera 3 ans. La première année est dédiée à l'ingénierie et aux essais en bassin. Dès le 1er trimestre 2016, la construction de ces démonstrateurs sera lancée. Enfin, en 2017, les éoliennes flottantes seront observées et monitorées. Suite à ces tests, "le gouvernement japonais et Marubeni se sont engagés à installer la première ferme flottante au monde. Elle devrait être mise en service au moment des JO de Tokyo en 2020, au large de Fukushima". Tout un symbole au pays du Soleil Levant, aujourd'hui en situation de drame énergétique. Ainsi, sans trop s'avancer, Bruno Geschier formule une probabilité : "on peut imaginer que la technologie Idéol aurait vocation à être utilisée dans le cadre de cette première ferme flottante". Logique, en tout cas, sachant que cette dernière sera testée et observée pendant toute une année... Une perspective qui permettrait en tout cas à Idéol de se tailler une place de leader à l'échelle internationale sur le marché des ENR.

Un rôle de levier évident

Du reste, d'autres marchés stratégiques ont d'ores et déjà été identifiés, le gain de l'appel d'offres japonais constituant le caviar des cartes de visite. "Citons les Etats-Unis, l'Ecosse, l'Angleterre, l'Allemagne, ainsi que certains pays asiatiques. Même des pays qui n'avaient pas vocation au flottant s'intéressent aujourd'hui à nous, et ont pris contact". Le contrat japonais joue déjà un rôle de levier évident. "Il est triste en revanche de constater que nous sommes moins considérés dans notre propre pays, qui a davantage la culture du grand groupe, que celle de la start-up. En France, nous avons beaucoup plus de mal à nous faire connaître. Alors que nos solutions sont non seulement les moins chères, mais favorisent également l'emploi local". En effet, le béton se travaille in situ. À l'inverse de l'acier, transformé à l'étranger, notamment en Pologne. Pour autant, Idéol mise notamment sur un projet nommé Floatgen, financé par l'Ademe, l'Europe, ainsi que par ses deniers propres pour inverser la vapeur. Il s'agit d'un démonstrateur qui sera installé fin 2015 en Bretagne, au large du Croizic. Une incontestable vitrine...

Visée exportatrice


Sans attendre cette échéance, le directeur commercial et marketing d'Idéol constate déjà certains frémissements. "Nous commençons à être dans le collimateur de cabinets ministériels. Ils voient en notre réussite le porte drapeau d'une filière désirant briller à l'export". Par ailleurs, l'entreprise provençale a levé, en quatre ans, pas moins de 18 M€. Ainsi, fin 2014, une augmentation de capital de 3,8 M€ a été souscrite par trois nouveaux fonds d'investissement (HPC Capital, Paca Investissement et CPG) et trois actionnaires historiques de la société (le fonds Demeter 3 Amorçage, le fonds Emergence Innovation 1 et le groupe IO). La masse salariale a cru aussi de façon notable. "Il y a seulement 4 ans, Idéol, c'était deux personnes. En 2015, nous en compterons entre 45 et 50, et il ne s'agit que d'emplois à forte valeur ajoutée". Ainsi, tous les indicateurs prouvent que l'entreprise ciotadenne s'achemine bel et bien sur la voie de la reconnaissance.

Carole PAYRAU
Crédit photo : Idéol

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