L'envolée d'Innate Pharma

La société biopharmaceutique marseillaise spécialisée dans le développement de médicaments d'immunothérapie innovants contre le cancer et les maladies inflammatoires va travailler de concert avec AstraZeneca sur le développement d'un anticorps en immuno-oncologie.

C'est l'exemple d'union qui fait la force. Mais c'est surtout une annonce d'importance pour la biopharma marseillaise qui en s'alliant avec l'un des plus grands groupes pharmaceutiques au monde, entre dans une nouvelle dimension.
Parce qu'il faut bien comprendre que l'annonce faite ce vendredi de la signature d'un accord de co-développement entre les deux entités portant sur un anticorps prometteur en immuno-oncologie - IPH 2201 - est une petite révolution pour l'entreprise marseillaise qui voit ainsi ses années de recherche et développement prendre le chemin de la concrétisation.

Changement de taille

Débutée il y a 15 ans, la R&D d'Innate Pharma connaît en 2011, un premier succès grâce à l'accord passé avec BMS, un autre acteur de l'immuno-oncologie, sur un anticorps, l'IPH 2102, incluant pour cela un versement initial de 35 M$. Quatre ans plus tard, "l'accord est différent" explique Catherine Moukheibir, Senior Advisor Finance et membre du Directoire d'Innate Pharma. Différent parce que l'anticorps anti PD-L1, développé lui, par AstraZeneca est l'une des voies les plus prometteuses en matière de traitement du cancer. Et que c'est justement avec l'anticorps d'Innate Pharma que l'accord signé prévoit qu'il soit combiné. Or l'avenir, précisément, passe par la combinaison de deux médicaments, souligne Catherine Moukheibir. Autant dire qu'Innate Pharma est sur une rampe de lancement.


En juin 2014, la réussite d'une levée de fonds de l'ordre de 50 M€ offre à la société marseillaise l'oxygène financier nécessaire pour mener à bien quatre études. Des études que l'accord signé ne vient pas contrarier, ce qui, là encore, permet à Innate Pharma de capitaliser sur les travaux menés depuis 15 ans. Sauf qu'en ligne de mire, il y a la phase III, antichambre de l'autorisation de mise sur le marché, synonyme de mise en vente du médicament. Et donc synonyme tout autant de validation de la recherche menée.

Visibilité mondiale

L'accord entre la française et la britannique prévoit le versement initial de 250 M$, assorti de paiements pouvant atteindre 1,275 M$. Mais l'autre annonce du jour concernant AstraZeneca c'est l'alliance nouée avec Celgene, une américaine évoluant dans le domaine des cancers hématologiques. On imagine la synergie qui peut émerger de tels rapprochements. D'ailleurs c'est bien ce qu'analyse Catherine Moukheibir, persuadée que le mariage avec AstraZeneca ouvre à Innate Pharma une "trajectoire de croissance plus rapide". Formée de 100 collaborateurs actuellement, la biopharma marseillaise prévoit d'embaucher. Surtout, elle se dit ravie de participer au rayonnement du pôle biotech marseillais, de fait "visible en France et à l'international". Rappelons qu'en début d'année, une autre biotech marseillaise, Trophos, entrait dans le giron de Roche pour 470 M€.

Laurence BOTTERO

Crédit photo : Innate Pharma

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