L'aubagnaise Impika rachetée par l'américaine Xeros

L'entreprise aubagnaise, spécialisée dans le matériel d'impression numérique par jet d'encre, a été rachetée par l'américain Xerox pour un montant non divulgué. La direction d'Impika avait procédé à deux levées de fonds, en 2004 pour 5 M?, et en 2007 pour 3 M?. Elle cède l'entreprise pour assurer son développement.


"Le marché est devenu mondial et pour accompagner nos clients, en termes de ventes et de services, nous avions deux choix : créer notre propre réseau ou nous rapprocher d'un groupe international, leader dans son domaine. Le marché bouge très rapidement, nous avons donc choisi d'aller plus loin dans notre collaboration avec Xerox, avec lequel nous travaillons en confiance depuis deux ans", explique Paul Morgavi, P.d-g d'Impeka, qui conserve son poste, malgré la cession de ses parts. "100 % du capital a été cédé car c'était la volonté de l'acheteur. Les sociétés américaines cotées ont des règles internes très strictes."

C'est la capacité d'innovation de cette entreprise de 55 personnes, dont 20 à la R&D, et la technologie très spécifique jet d'encre à base aqueuse qu'elle a développée, qui ont séduit le géant de l'impression de production couleur. "L'approche novatrice d'Impika dans [ce domaine] vient compléter la technologie Xerox, déclare Jeff Jacobson, président de Xerox Graphic Communications Operations, dans le communiqué annonçant la nouvelle acquisition. Avec l'intégration de leur technologie, nous renforçons la puissance de notre marque." Mais c'est la perspective d'un beau challenge qui a décidé les fondateurs de la PME aubagnaise - 11 ingénieurs dont Paul Morgavi - à céder leur société. "Nous allons devenir le centre mondial des technologies à jet d'encre base eau pour tout le groupe Xerox", annonce Paul Morgavi.


Pas question, donc, de délocaliser ou mutualiser des compétences sur un autre site de Xerox. La société, dont l'activité est orientée à 80 % sur l'impression de documents personnalisés en grand nombre (banques, administrations...), devrait au contraire connaître un fort développement dans les années à venir. La conception et la fabrication des machines se feront toujours in situ mais dans de nouveaux locaux. "Nous allons investir dans de nouvelles machines et recruter du personnel. Nous prévoyons donc de déménager d'ici 2014, mais dans un secteur proche de notre site actuel, pour que cela ne suscite pas trop de chamboulements pour nos employés", indique Paul Morgavi.


Avec une vingtaine de brevets déposés depuis sa création, Impika s'est toujours distinguée par sa capacité d'innovation, et compte bien poursuivre dans ce sens. En 2012, elle a présenté à la Drupa, le salon international de l'imprimerie et du papier à Düsseldorf, trois nouveaux produits, dont une machine capable d'imprimer 375 mètres de papier à la minute. "D'autres innovations vont voir le jour, avec des machines plus petites, monochrome et couleur", poursuit le dirigeant.

Il y a deux semaines, au salon Hunkeler Innovation Days à Lucerne, nous avons présenté une machine spécialement conçue pour l'impression par jet d'encre des journaux et des livres numériques. Impika table sur une croissance à deux chiffres de son C.A (16 M€ en 2012 dont 75 % à l'export) en 2013, mais les autres données demeurent confidentielles.

Charlotte Henry
Photo : Paul Morgavi, P.d-g d'Impeka, conserve son poste à l'issue de la cession

©almodovar

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