L ? UFIP relance l ? idée d ? un service minimum dans les ports

À l?occasion de la présentation du bilan de l?année 2010, l?Union française des industries pétrolières (UFIP) a demandé qu?un service minimum soit instauré dans les ports pétroliers pour assurer la marche minimum des raffineries.


Point stratégique pour l'entrée du pétrole brut en France - les deux terminaux pétroliers de Fos et de Lavera alimentent huit raffineries dont sept ne disposent que de cette seule voie d'approvisionnement - le port de Marseille était évidemment dans la ligne de mire.
Les grèves à répétition sur le premier port pétrolier en France et deuxième en Europe finissent par agacer l'UFIP, qui a profité d'une conférence de presse à Marseille pour manifester de l'inquiétude. Entre 2005 et 2008, les grèves ont coûté entre 25 et 30 M€ aux raffineries approvisionnées depuis Marseille. Et la facture de celle de l'automne dernier s'élève à 230 M€.


Parmi les leçons à tirer de la crise, le président de l'UFIP, Jean-Louis Schilansky en appelle à la responsabilité des uns et des autres pour rendre le port phocéen plus fiable en appliquant par exemple un service minimum. D'autant que ces grèves s'inscrivent dans un contexte particulier pour le raffinage français."La combinaison de plusieurs éléments fait peser de lourdes menaces sur un outil dont la compétitivité est nettement inférieure à la moyenne européenne", explique-t-il, rappelant par ailleurs que les nouvelles directives européennes et françaises contraignent encore un peu plus leur environnement. "Les différentes réglementations vont coûter 7€ par tonne soit 600 M€ par an", estime-t-il. Certaines (quotas C02) doivent être appliquées dès cette année.


"La marge brute de raffinage ne cesse de décroître sous l'effet de nouvelles capacités de production qui émergent au Moyen Orient et en Asie, générant des excédents. Elles ont un effet immédiat sur notre rentabilité, entraînant un vaste mouvement de restructuration". La marge brute du raffinage en Europe était de 21 € la tonne en 2010, contre 15 en 2009 et 39 en 2008. "En France (Ndlr : 12 raffineries dont 4 dans les Bouches-du-Rhône), les tensions se sont manifestées par l'arrêt de la raffinerie de Dunkerque, une menace sur celle de Reischtett et une restructuration à Gonfreville. En Europe, 15 raffineries ont annoncé leurs ventes ou fermetures.


Serait-ce la grève de trop à Marseille ? Les industries pétrolières attendaient beaucoup de la réorganisation découlant de la réforme portuaire. Localement, les compagnies s'étaient manifestées pour faire partie du tour de table dans le cadre de la privatisation de l'activité hydrocarbures du port. La suite est connue : le GPMM reste majoritaire à hauteur de 60% de la future société Fluxel, conformément à un accord avec la CGT, laissant le solde aux opérateurs privés.

Le dispositif définitif devrait être validé le 31 mars lors du prochain Conseil du Port de Marseille, date limite avant l'application de la réforme. On attend toujours de connaître l'identité des opérateurs privés et ce qu'ils feront de leur participation minoritaire.

A.D


Les capacités de raffinage des 4 opérateurs à Fos et Lavera sont de l'ordre de 30Mt. 22 Mt ont été traités en 2010. L'UFIP estime les retombées économiques locales des activités de raffinerie à 1,2 md€ (139 M€ de masse salariale, 706 M€ d'achats hors matières premières, et 172M€ en investissements)


Photo : Jean-Louis Schilansky, président de l'UFIP

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