C'est en s'appuyant sur « un proverbe corse : Les ronces ne donnent pas de raisin » que le président du Conseil général du Var Horace Lanfranchi a commencé son discours lors de la présentation de ses vœux à l'Hôtel du Département jeudi dernier.
Il aurait pu dire «Une graine de sésame ne donne pas d'huile» (Birman) ou «Les pins ne donnent pas des jujubes» (Occitan)... voire plus biblique «Jamais un bon arbre ne donne de mauvais fruits». À chacun de lire entre les lignes.
« 2010 fut en effet une année complexe avec des charges de plus en plus lourdes que nous devons supporter, des compétences de plus en plus nombreuses qui nous sont transférées et des ressources financières qui ont brutalement chuté ». L'homme a tenu à rappeler que son institution avait voté quelques jours seulement après les événements dramatiques du 15 juin dernier une aide exceptionnelle de 30 M€ pour les communes sinistrées, et une enveloppe de 4 M€ pour les entreprises et les agriculteurs en difficulté suite aux événements du 15 juin. Il a également insisté sur l'effort de solidarité de plus en plus lourd à assumer. « Aujourd'hui, dans le département, 28 300 personnes dépendantes bénéficient de l'APA, une allocation instaurée en 2002, visant à maintenir à domicile nos aînés. Lors de sa mise en place, 5 500 personnes en étaient bénéficiaires soit, en quelques années, une augmentation de 414 % ».
Pour 2011, peu d'annonces ....sur les grands projets en cours dont certains en attente de rallonge financière (second tube du tunnel de Toulon) : « nos priorités porteront notamment sur le développement durable et les services de proximité ».
Quant à la politique menée pour le territoire, le président du Département a rappelé qu'il a initié, il y a quelques semaines, le débat sur l'avenir du département à la lumière de l'étude Var 2030 commanditée par ses soins. Le département devrait subir une croissance démographique extrêmement forte dans les 20 ans à venir : 250 000 habitants supplémentaires, dont 166 000 auront plus de 60 ans (soit 35% de la population). « Cette projection nécessite 163 000 logements supplémentaires et l'urbanisation de 17500 ha de foncier, soit la superficie des communes de Toulon et Hyères réunies. Cela va se solder par des besoins forts en équipements, notamment sur les bassins d'habitat de l'arrière-pays et donc des dépenses publiques importantes », avait fait valoir Françoise Dumont, vice-présidente du Conseil général du Var, à l'occasion de la présentation de l'étude (voir hebdo du 22/11/2010).
Les acteurs varois veulent éviter que le deuxième département français par sa superficie en espaces naturels protégés et retenu pour gérer la Réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures puisse « choisir et non subir son mode de développement».

A.D
Photo : Léopold Trouillas