Golfe de Saint-Tropez : À la recherche d ? un second souffle

Circulation difficile, manque de foncier, offre de formation limitée, de nombreux écueils freinent le développement économique du Golfe de Saint-Tropez qui accuse une baisse de ses créations d?entreprises. Avec 763 M? de CA en 2011, l'industrie touristique sert plus que jamais d?amortisseur.

Circulation difficile, manque de foncier, offre de formation limitée, de nombreux écueils freinent le développement économique du Golfe de Saint-Tropez qui accuse une baisse de ses créations d'entreprises. Avec 763 M€ de CA en 2011, l'industrie touristique sert plus que jamais d'amortisseur.

Avec 5 538 entreprises immatriculées au RCS au 1er janvier 2012 (48,3 % de services, 35,5 % de commerces et 16,2 % de l'industrie), le Golfe de Saint-Tropez représente le 3e poumon varois. Soit 12,4% des entreprises, à 93,4% des PME de moins de 10 salariés. Depuis 2008, le golfe varois, aux nombreux atouts naturels, encaisse les coups. Si la conjoncture n'aide pas, le bassin souffre également de contraintes structurelles qui freinent son développement. Des éléments contenus dans le troisième document de cadrage économique que la CCI du Var vient d'éditer à destination des collectivités locales, décideurs, investisseurs, porteurs de projets* .À commencer par des conditions de circulation difficiles. Au plus fort de la fréquentation, le temps de transport sur l'axe routier Saint-Tropez/carrefour de la Foux augmente de 1 100% par rapport à la basse saison. "Certains fournisseurs refusent de livrer leurs clients en été, notamment sur la place de Lices", regrette Bertrand Deschamps, directeur de l'agence CCIV à Saint-Tropez, qui a produit le document.

Autre écueil de taille, le foncier. Hormis Grimaud (739 entreprises, + 9,1% entre 2010 et 2012) et Sainte-Maxime (1245, +5 % entre 2009 et 2012), véritables poumons économiques du bassin avec Cogolin (673 entreprises), peu de communes disposent de réserves foncières permettant d'accueillir de nouvelles entreprises. On compte 9 parcs et zones d'activités, soit 131 ha et 663 entreprises implantées. Enfin, l'offre de formation insuffisante pousse les étudiants à poursuivre leurs études hors du territoire.


"L'économie touristique amortit la crise dans le bassin", reconnaît Bertrand Deschamps. "La saison 2012 est globalement bonne et résiste bien au contexte de crise". Avec 763 M€ de consommations en 2011 (1,6 millions de visiteurs, 12,9 millions de nuitées) sur les 3,4 Mds € générés dans le Var, l'industrie touristique est la véritable force du territoire.

L'action mutualisée des 12 communes au sein de la communauté de communes du Golfe de Saint-Tropez pourrait relancer le projet, à l'étude depuis 2008, de création d'un pôle d'activités tourné vers les nouvelles industries marines : énergies renouvelables, technologies de défense et sécurité portuaire, pétrole offshore. En complément du Pôle Mer PACA d'Ollioules. Le Conseil général travaille également à la mise en place d'une desserte maritime - à l'horizon 2015 - pour désenclaver les routes ainsi qu'un mode de transport en commun en site propre (TCSP). Des démarches ont en outre été entreprises pour ouvrir un dispositif de formation à destination de jeunes diplômés ou adultes en reconversion avec une offre adaptée aux besoins du territoire.

En attendant la concrétisation de ces projets, le bassin peut toujours compter sur sa viticulture. La Route des Vins de Provence apparaît, encore plus aujourd'hui, comme un gage de consommation de qualité. Sur les 380 domaines recensés par le Conseil interprofessionnel des vins de Provence, 27 caves et domaines sont situés dans le Golfe de Saint-Tropez. Au delà, ce sont 517 exploitations agricoles dédiées à la viticulture, 3 700 hectares dont 77 % des vignobles classés en AOC Côtes de Provence.


Le Golfe est également riche d'une activité locale (olive, miel, élevage, maraîchage et artisanale) portée par la marque "Terres du Var", dont le but est de promouvoir auprès du consommateur, en toute transparence d'origine et de qualité, les productions locales. La démarche concerne actuellement une cinquantaine de producteurs varois mais la prospection du Golfe est prévue courant 2013.


Fabien GROUE

* Cet outil dessine les principaux paramètres économiques du Golfe de Saint-Tropez, basés sur les statistiques disponibles au 1er janvier 2012 pour les entreprises inscrites au registre du Commerce et des Sociétés et Registre des Métiers.

© Photo : Var Tourisme

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