Euroméditerranée : Opération d'autocélébration

Alors que l?opération d?intérêt national, initiée par l?État, est entrée dans sa seconde phase de développement avec un périmètre élargi au Nord de 200 hectares sur lequel elle prévoit d?accueillir 30 000 habitants et 500 000 m² d?immobilier d?entreprises, l?Établissement public d?aménagement a sondé les entreprises pour connaître leurs attentes.

Opération d'autoconsécration pour le nouveau quartier d'affaires de la cité portuaire. Si l'enquête menée par l'EPA Euroméditerranée en partenariat avec l'UPE 13 auprès des décideurs économiques (à l'intérieur comme à l'extérieur du périmètre) était motivée par la volonté d'identifier les voies d'amélioration, elle a surtout offert les ingrédients de l'autocélébration. "Euroméditerranée, qui concentre 70 % des investissements tertiaires à Marseille avec 600 000 m2 de bureaux, 4 500 entreprises et 35 000 salariés dans les secteurs de la banque, du tourisme, de la filière numérique, du commerce international et des services aux entreprises, a été reconnue dans toutes ses dimensions", se réjouit Jean-François Royer, directeur du développement de l'EPA à l'occasion de la restitution des résultats ce vendredi 18 octobre au Théâtre de la Minoterie, un nouveau lieu culturel inauguré au cœur du nouveau quartier d'affaires.

Contribuer à changer l'image de Marseille
En l'occurrence, l'enquête révèle que les sondés à l'extérieur du périmètre sont plus nombreux à penser que cette vaste opération de rénovation urbaine a changé de façon pérenne l'image de Marseille. Reste à interpréter certains suffrages : pour près de 90 % des décideurs, elle reste un "projet réservé aux entreprises du centre de Marseille" et pour 95 % "uniquement dédiée aux activités du commerce international". Pour plus de 85 % en tout cas, elle a "changé le paysage économique marseillais" et "permis d'attirer de grands investisseurs privés". Ils sont en revanche moins enclins à reconnaître le développement des entreprises locales (75,3 %) et l'attractivité exercée auprès des entreprises internationales (67,3 %).

"Notre action ne peut se limiter à créer des espaces de bureaux ou de nouveaux espaces publics. Comment bâtir un quartier d'affaires sans considérer la problématique des transports, du logement, des commerces ?", poursuit Jean-François Royer. Et en l'occurrence, l'enquête révèle que la voiture reste le mode de déplacement de 82,4 % des sondés, le métro (71,8 %) et le tram (50,6 %) étant largement utilisés. "Une offre qui sera encore renforcée dès l'année prochaine par l'ouverture d'une nouvelle gare TER et en 2015 par l'extension du métro jusqu'au boulevard Capitaine Gèze", précise le directeur du développement.


Exploiter cette réussite pour renforcer l'attractivité de la ville
Parmi les rares points qui ne suscitent pas le plébiscite massif, l'offre insuffisante au niveau de la restauration. Ils ne sont pas non plus convaincus que les 500 boutiques en cours de développement dans le périmètre Euroméditerranée soient un élément déterminant pour "donner envie à une entreprise de s'implanter dans le périmètre ou faciliter le recrutement de collaborateurs" : ils ne considèrent ce point comme très important qu'à 32,3 %. De même, curieusement, un tiers seulement considèrent l'offre de formation initiale et continue qui s'est développée sur le périmètre (EMD, KEDGE, ESPI, EPITECH, AXE SUD, CFPB...) comme très utile à leurs besoins de recrutement. "Leurs attentes ne sont donc pas différentes de ce qui se passe en dehors du périmètre : la formation initiale et continue, les réseaux relationnels professionnels, les transports et le logement", souligne Pierre Grand-Dufay, vice-président de l'UPE 13, qui replace l'ilot dans son environnement : "il faut exploiter ce site géostratégique pour améliorer l'attractivité de la ville et construire une démarche de marketing territorial". Dans cette présentation, manquaient aussi peut être quelques mots pour les investisseurs privés qui ont fait confiance à la zone.
Quoi qu'il en soit, elle a été faite en présence de Nicolas Dufourcq, en visite à Marseille pour l'inauguration (la veille) officielle de bpifrance, très à l'aise avec les entrepreneurs avec lesquels il partage visiblement des éléments de langage et auxquels il a décliné toutes ses solutions de financement court et moyen terme. Avec en guise d'encouragement : "tous nos volumes sont en croissance. Cela décoince de partout. On accompagne la reprise du mouvement de financement".


A.D


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