Entretien du lundi - Christian du Payrat : "Nos encours de crédit augmentent de 30 % par an"

La Banque Chaix, filiale de la Banque Populaire Provençale et Corse (BPPC) depuis 2009, fête cette année ses 90 ans. Christian du Peyrat, DG de la banque avignonnaise depuis 3 ans fait le point sur les enjeux pour cette banque régionale, qui a entamé sa mue il y a deux ans.

La Banque Chaix employait 373 personnes à fin 2013 et réalisait un PNB de 62,5 M€, quand la BPPC réalisait 202 M€ (Banque Chaix incluse) et le groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne 23 G€. Elle couvre les départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l'Hérault et de la Drôme.

-Comment la Banque Chaix est-elle intégrée au réseau Banque Populaire ?

Lorsqu'elle est devenue filiale à 100 % de la Banque Populaire Provençale et Corse, s'est posée la question des synergies à développer entre la Banque Chaix et son actionnaire. Il a été décidé d'aller vers le même système informatique et de mettre en commun tout ce qui n'a pas d'importance pour le client, comme la comptabilité, l'audit, la direction financière etc... Mais le réseau d'agences, la politique commerciale et la politique de crédits sont restés distincts. Il est important de savoir que toutes les décisions de crédit sont prises à Avignon.

-Vous menez depuis deux ans un important plan d'investissement. Pourquoi ?

Le modèle gagnant de la Banque Chaix a pendant longtemps été de s'occuper de l'épargne des entreprises et des particuliers. C'était à un moment où toutes les banques s'intéressaient davantage au crédit. Avec la crise, tout le monde s'est mis à rechercher de l'épargne. Le modèle ne tenait plus. Il fallait se mettre à prêter. Mais pour rester sur son positionnement haut-de-gamme, la Banque Chaix avait besoin que l'on réinvestisse, notamment dans la formation des équipes, dans les agences et dans les modes de travail. Nous avons ainsi formé 7 % de nos équipes en 2012, 2013 et 2014. En 18 mois, nous avons quitté 93 locaux et nous avons ouvert 23 nouvelles agences dans un style "cosy", ce qui représente un renouvellement de 50 % de notre réseau. L'ensemble représente un coût de 26,2 M€.

-Quel est le positionnement de la Banque Chaix aujourd'hui ?

C'est une banque régionale, la seule en France dont le siège reste à Avignon. C'est une banque haut-de-gamme, avec un savoir-faire sur l'épargne mais qui joue pleinement son rôle de banque prêteuse. Depuis deux ans, nous sommes sur des taux de croissance de nos encours de crédit de 30 % par an, sur les particuliers comme sur les entreprises. Nous conservons un peu de notre modèle traditionnel, en ayant par exemple toujours quelqu'un au guichet pour permettre au client de venir y chercher son argent, mais avec une couche de modernité, car pour ce qui est d'Internet, des tablettes ou des smartphones, nous sommes au même niveau qu'ailleurs. Nous sommes d'ailleurs en train de tester la possibilité pour les clients de pouvoir signer électroniquement des contrats.

-Vous communiquez beaucoup sur le fait que votre siège social reste à Avignon. En quoi est-ce stratégique ?

Les agences sont implantées en cercles concentriques autour d'Avignon, le siège historique de la Banque Chaix. Avignon est un positionnement très intéressant car il est à la frontière de trois départements (Vaucluse, Gard et Bouches-du-Rhône, ndlr) et pour les clients, il est important qu'une banque régionale soit bien implantée sur son territoire. Ils ne comprendraient pas que ce soit Marseille qui dirige.

-En 2015, vous ajoutez le métier d'assureur. Est-ce un passage obligé ?

Décennie après décennie, les assureurs perdent des parts de marché sur l'assurance grand public. Ils voient moins leurs clients et n'arrivent pas à expliquer leurs produits. Or, c'est là qu'est le point fort des banquiers. Sur les produits standard, pour le grand public, les banquiers sont mieux placés. Ce sont bien eux qui ont ouvert et développé le marché des assurances vie. Pour les professionnels, sur les produits pointus, les assureurs restent meilleurs.

Quels sont les objectifs de la Banque Chaix à moyen-terme ?

Nous avons aujourd'hui plus de 1 000 clients PME. Notre objectif est de doubler la contribution de ce marché à 5 ans. Nous souhaitons également, avec le même horizon, passer la barre des 100 000 clients (contre 75 100 à fin 2013, NDLR) et atteindre 15 M€ de résultat, contre 8 à 9 M€ à fin 2014. Ce sont de bons chiffres sur un marché qui n'est plus en croissance depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Charlotte HENRY
Crédit photo : Banque Chaix

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