Avec environ 1 400 visiteurs enregistrés ce week-end, la 4ème édition de Voyage en Multimédia (VEM), le salon de l'e-tourisme organisé au Palais des Congrès de Saint-Raphaël, confirme son attrait auprès de professionnels d'un secteur qui a pesé 14 Mds € en PACA selon le CRT.

Alors qu'Internet pèse chaque année davantage sur le marché du tourisme, les professionnels et institutionnels cherchent à conforter la place dominante de PACA. Appropriation intelligente des nouvelles tendances, développement de marques et travail collectif sont au cœur des enjeux d'aujourd'hui.

Selon le dernier baromètre annuel du cabinet Raffour Interactive, 58% des Français "partis" en vacances en 2011 ont préparé leur voyage en ligne, soit 17,2 millions de personnes, et 73% d'entre-elles ont réservé tout ou partie de leur séjour. "Nous vivons un tournant. Soit nous le comprenons pour en tirer bénéfice, soit on le subit et on passe à côté de quelque chose", prophétise Cédric Couvoisier, directeur du Pôle touristique Esterel Côte d'Azur et organisateur du salon. "Le tourisme est un secteur hyperconcurrentiel où il nous faut conquérir de nouveaux clients. Comme les pays émergents où le numérique est un vecteur important". Les demandes provenant des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique-du-Sud) ont explosé et selon le cabinet d'analystes Emarketer, 83% du marché du e-commerce en Inde est occupé par le tourisme.

Internet a modifié les habitudes de consommations (recherche de bons plans, comparateur, avis de consommateurs, modification du séjour en temps réel) mais il a aussi multiplié les initiatives - chaque professionnel essayant d'exister sur la toile, seul plutôt qu'accompagné par les institutionnels. Les touristes ont fini par perdre le fil d'Ariane de leurs vacances et sont aujourd'hui en quête de lisibilité et d'attractivité, d'immersion émotionnel. "On en revient aux logiques de séduction des affiches publicitaires dans le métro", note Benoît Dudragne, consultant e-tourisme. "L'outil évolue très vite. Il faut changer la façon de penser : accepter que l'on ne peut pas tout faire, faire des choix et s'auto former en continu". Multi-écrans (PC, portables, tablettes tactiles, smartphones...), interconnexion avec les réseaux sociaux, web 3.0, les nouvelles tendances sont nombreuses mais stériles si l'on ne sait pas les exploiter à bon escient.

L'e-tourisme a notamment accéléré le développement du positionnement de marques. Alors que la dénomination PACA vend peu, la région recèle d'atouts naturels, gastronomiques et culturels qui attirent les touristes. Le Var en particulier : premier département touristique français après Paris, il accueille 10 millions de personnes par an. "Provence est une marque importante qui dépasse la cadre institutionnel", expliquent Yannick Le Magadure, directeur marketing au Comité régional du tourisme (CRT) Paca et Laurent Greffeuille, chef du service tourisme à la Direction de l'économie régionale, de l'innovation et de l'enseignement. "Nous sommes obligés de surfer sur l'image de produits qui dépasse les frontières du territoire. Mais nous avons une organisation administrative et institutionnelle désuète". "Le découpage régalien et les contraintes administratives se confrontent à la notion du temps", relève pour sa part Benoît Dudragne qui en appelle à une notion "d'intelligence collective".

La Région a pris le parti de référencer en priorité les professionnels qui font l'effort d'obtenir des labels qualité comme Qualivar, la Clef Verte, Maître Restaurateur. Et de développer le tourisme d'itinérance thématique répondant à des logiques de consommation. Route des vins, route des métiers d'art, route numérique de Rivages en Calanques en sont des exemples mais il reste du chemin parcourir dans une région qui compte encore deux offices de tourisme !

Fabien Groué