Bernard Morel, président intérimaire d'Euroméditerranée ?

L'élection de la présidence d'Euroméditerranée ne laisse décidément pas indifférent. Le 6 octobre fut un remake du 16 décembre : une élection cacophonique. Des rififis fâcheux au regard de l?importance stratégique que revêt cette zone qui doit équiper la deuxième métropole français d'un quartier d?affaires digne d?une grande métropole.

L'élection de la présidence d'Euroméditerranée ne laisse décidément pas indifférent. Le 6 octobre fut un remake du 16 décembre : une élection cacophonique. Des rififis fâcheux au regard du caractère stratégique de cette zone qui doit équiper la deuxième ville française d'un quartier d'affaires digne d'une grande métropole.

Le 16 décembre dernier déjà, soit quelques mois avec les échéances municipales, le scrutin à 20 voix pour la présidence de l'établissement public qui gère l'OIN Euroméditerranée, qui doit transformer tout un pan de la ville de Marseille le long de la façade portuaire sur près de 500 ha, s'était opéré dans la douleur.

Les neuf administrateurs représentant l'État (sur 11) avaient plébiscité le candidat socialiste Michel Vauzelle, l'actuel président de la région PACA, provoquant une réaction épidermique du sénateur-maire de la ville, l'UMP Jean-Claude Gaudin, qui avec deux autres administrateurs représentant la Ville, avaient claqué la porte sans voter, dénonçant "une manœuvre du gouvernement socialiste pour obtenir la mainmise sur les institutions de la deuxième ville de France", tout en révélant alors que Michel Vauzelle serait (bientôt) frappé par la limite d'âge de 70 ans (consacré en août 2014). Tout socialiste qu'il était, Jean-Noël Guérini, le président du CG13, avait également opté pour le boycott avec son autre représentant, menaçant de ne plus financer l'opération auquel il contribue à hauteur de 15,1 %*. Les trois "électeurs" représentant la communauté urbaine Marseille Provence Métropole avaient également levé séance.

Remake
Deuxième acte le 6 octobre dernier pour finalement adopter un scénario équivoque. Grâce aux 11 voix (sur un total de 20) des administrateurs de l'État, Bernard Morel, vice-président socialiste du conseil régional délégué à l'emploi, au développement économique régional, à l'enseignement supérieur, à la recherche et à l'innovation, a été élu à 68 ans. Or, un décret en préparation ramènerait l'âge limite des présidents d'établissement publics à 67 ans, ce qui obligerait le nouveau président à quitter ses fonctions.

Rififi
L'affaire s'est corsée cette fois puisque l'universitaire, notamment reconnu pour ses travaux sur l'aménagement du territoire, avait en "adversaire" la maire PRG, dissidente du PS et proche de Jean-Noël Guérini Lisette Narducci, qui avait rallié entre les deux tours des municipales Jean-Claude Gaudin dans le 2e secteur de la ville (IIe et IIIe arrondissements), au détriment de Patrick Mennucci, le challenger socialiste à la mairie centrale. Jean-Claude Gaudin, Guy Teissier, président UMP de la communauté urbaine de Marseille, et Jean-Noël Guérini, qui soutenaient la candidate, ont de nouveau refusé de voter. Des rififis fâcheux au regard du caractère stratégique de l'opération urbanistique qui doit réinventer tout une partie de la ville.

Compétences
Membre de l'EPA Euroméditerranée tout comme du Grand Port Maritime de Marseille, qui occupe le périmètre, Bernard Morel est un économiste engagé. L'ancien directeur de cabinet du président du Conseil régional (de 1998 à 2001) est docteur en sciences économiques. Élu en mars 2010 sur la liste de Michel Vauzelle, il reçoit en 2012 la délégation économique à la Région. Il est, en tant que professeur universitaire, l'auteur de nombreux ouvrages sur les politiques d'aménagement : les dynamiques, prospectives et reconstructions territoriales ainsi que sur les rapports entre la compétitivité et l'aménagement. Il a en outre coécrit des ouvrages avec des spécialistes reconnus dans leurs disciplines : Xavier Daumalin et Philippe Langevin. On ne peut en tout cas pas lui reprocher une méconnaissance des sujets urbanistiques qui concernent directement cette zone à enjeux.

A.D

*Le financement des opérations du programme 2006-2012 s'est elevé à 132,6 M€ pour la période 2006-2012 avec pur contributeurs : État : 33,2 % ;Ville de Marseille : 21,5 % ; Région PACA : 15,1 % ; Département des Bouches-du-Rhône : 15,1% ; Communauté Urbaine MPM : 15,1%. Trois protocoles financiers ont été signés entre l'État et les collectivités entre 1995 et 2012 (1995-2001 ; 2001-2006 et 2006-2012). Soit une dotation publique globale de 531 M€ à 2012 pour Euromed 1. De 1995 à 2012, l'UE aura financé environ 50 M€ répartis principalement pour la création d'équipements publics (MuCem, Bd du littoral... ). Pour Euromed 2, Euroméditerranée prévoit environ 3,5 Md€ d'investissements publics et privés supplémentaires (2012 et 2020) portant donc à plus de 7 Md€ les investissements publics et privés à terme.

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