Bernard Kleynhoff : "Passer du pacte aux actes"

Pour le président de la Chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur, qui préside ce lundi l'assemblée générale de la chambre consulaire, il est encore possible de relancer l'économie, non sans certains ajustements.

Une réaction par rapport aux derniers événements. Que vous inspire le "Moi, j'aime l'entreprise" de Manuel Valls ?

Bernard Kleynhoff : Ce sont des paroles douces à entendre. Mais ce qui nous manque le plus, c'est la confiance. Le Premier ministre nous présente une nouvelle feuille de route avec de nouveaux acteurs - dont l'arrivée du nouveau ministre de l'Économie, Emmanuel Macron - j'aurais mauvaise grâce à me plaindre. Mais comme je dis souvent, il faut passer du "pacte aux actes". C'est ce que nous attendons. L'arrivée d'Emmanuel Macron a été saluée mais on ne fait pas de développement économique avec des discours. Et pour être franc, j'aurais préféré que le Premier ministre dise qu'il aime les entrepreneurs, plutôt que l'entreprise qui est un concept.

Quelles sont aujourd'hui les problématiques des chefs d'entreprises des Alpes-Maritimes ?

B.K. : Le premier semestre n'a pas été très bon. Et les six prochains mois ne nous rend pas très optimiste. Les chefs d'entreprise manquent de confiance. Si les secteurs de niche s'en sortent bien, d'autres souffrent comme le commerce. L'enquête que nous avons menée lors de la période des soldes montre que pour 81 % des commerçants, la fréquentation est inférieure ou égale à celle de l'année dernière et 53 % se déclarent insatisfaits des soldes estivales.


La construction est également touchée...

B.K. : Le BTP souffre lui aussi. Plus de 500 emplois ont été perdus dans ce secteur entre janvier et août. Les dépôts de permis de construire sont en baisse. La loi ALUR a eu un impact négatif. Trop de textes, de normes, de règlements nous pourrissent la vie. On dirait que le sport favori de la France est de se tirer une balle dans le pied. J'ai deux mots préférés : raisonnable et efficace. Cela fait bien longtemps que nous ne sommes ni l'un ni l'autre.


Quelle est votre vision de la France à l'horizon 2020 ?

B.K. : Sans être dans un rêve qui relève du délire : que le gouvernement mette en œuvre ce qu'il promet, avec un outil productif relancé, un chômage réduit et des conditions de vie meilleure. La France dispose d'atouts techniques extraordinaires; nous avons des leaders mondiaux dans les secteurs de l'énergie par exemple. On a juste besoin d'un peu d'oxygène et de liberté. Il ne s'agit pas de faire la révolution, mais juste besoin d'une évolution et d'ajustements. Il faut nous donner envie.


Propos recueillis par Laurence Bottero
Photo : Bernard Kleynhoff, président de la Chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur, tient ce lundi son assemblée générale.

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