Arena Marseille : Pertinence économique à confirmer

Le projet d'un Arena de 15 000 places sur le Cap Pinède, à proximité du marché aux puces, annoncé en mars dernier, prend forme à Marseille. Lors du dernier conseil municipal, le 17 juin, les élus ont approuvé le lancement d'une étude de faisabilité de 280 K? pour la construction de cette grande salle susceptible d?accueillir concerts, manifestations culturelles, sportives, professionnelles... Des projets de ce style affleurent en France : existant à Montpellier, en projet à Toulouse. Regard sur ? avec Antoine Perragin qui gère le Park&Suites Arena à Montpellier.


"Du point de vue d'un gestionnaire, ce n'est pas un bon investissement", annonce d'emblée Antoine Perragin, directeur général d'Enjoy depuis janvier 2013, qui gère notamment le Park&Suites Arena à Montpellier. Une salle multifonctionnelle d'une capacité de 14 000 places inaugurée en septembre 2010. "Nous en sommes à 70 jours d'occupation par an avec 30 événements. Notre point d'équilibre se situe à 200 jours d'occupation par an et le marché ne peut pas répondre au complément". Dans les prévisions, le complexe tablait sur la jauge de 100 événements à l'été 2013. "Peu de spectacles pouvant drainer 13 à 15 000 personnes se produisent en France et leur zone de chalandise se situe entre 400 et 500 km autour de la salle", poursuit l'ancien directeur général du Centre de Congrès de Lyon (groupe GL Events), où il a travaillé une douzaine d'années.

Marseille, deuxième ou troisième ville de France selon le périmètre évalué, serait-elle en mesure d'attirer davantage les producteurs qu'à Montpellier ? Pour Antoine Perragin, il ne s'agit pas d'une question de taille. "Les producteurs choisissent la salle en fonction du potentiel de l'artiste qui s'y produit, balaie Antoine Perragin, à l'exception du Palais omnisport de Paris-Bercy. Si on veut créer un Arena, c'est plutôt sur le potentiel local d'activités complémentaires qu'il faut compter".

À l'étroit dans un Palais des sports vieillissant, Jean-François Caujolle, directeur de l'Open 13 a déjà exprimé son intérêt pour cet équipement, qui pourrait également accueillir des compétitions de basket, de hand ou de foot indoor. "Un tel projet est nécessairement un investissement d'image, souvent porté par des fonds publics, affirme Antoine Perragin. À Montpellier, il est certain que la salle a renforcé l'image de ville". Un gain d'image cher payé. Initialement estimé à 50 M€, il en aura finalement coûté 68 M€ (23 M€ financés par la Région et l'Agglomération de Montpellier, 4 M€ par des partenaires privés et 41 M€ par emprunt). "L'investisseur public espère des retombées économiques sur les transports, les restaurants ou les hôtels. À Montpellier, elles sont estimées à 220 M€", estime-t-il.

À Marseille, capitale européenne de la culture 2013, le projet, porté par l'EPA Euroméditerranée et d'un coût estimé entre 60 et 80 M€ fait consensus et compte parmi ses "supporteurs", la chambre régionale de commerce, la Ville et les professionnels de l'événementiel sportif. Lors du Marché international des professionnels de l'immobilier en mars 2013, Guy Teissier avait annoncé dans La Provence que "la synthèse des études devrait être disponible à la fin 2013 afin de permettre le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt en vue d'une livraison de l'équipement en 2017."


CHARLOTTE HENRY

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