Aéro Surveillance : un drone pour faire la pluie et le beau temps

La PME varoise travaille à la mise au point d'un système de drone permettant de déclencher des avalanches ou de dissiper du brouillard grâce à l'activation depuis le sol de torches hygroscopiques embarquées. Le projet, labellisé par le pôle Pégase, doit être finalisé fin juin.

Initié par la société Etienne Lacroix (CA 2013 : 98,8 M€ - 613 salariés), spécialiste de la pyrotechnie, le projet First (First Innovative Responder for Security Target) a pour objectif de mettre au point un système permettant d'éjecter et de mettre en route des torches hygroscopiques embarquées sur un drone grâce au déclenchement de charges pyrotechniques, commandé par un système au sol. Aero Surveillance, société créée aux États-Unis par Philippe Roy en 2012 et implantée à l'aéroport du Castellet depuis 2013, travaille dans le cadre de ce projet à l'adaptation de son drone à voilure tournante, l'ASV 200, commandé depuis une station de contrôle au sol transportable. "Cela représente environ 1 M€ d'investissement sur 3 ans pour notre société et si les retombées économiques ne seront pas immédiates, le fait de participer au développement d'un produit compétitif au niveau mondial doit nous permettre de nous développer plus rapidement à l'export", explique Philippe Roy, président de la société. Financé dans le cadre d'un Fonds Unique Interministériel (FUI) et co-labellisé par le pôle Aerospace Valley, ce projet associe également le centre français de recherche aérospatiale Onera, le spécialiste en modification climatologique Agralis et le laboratoire spécialisé en modélisation, IMFT. Les applications de ce projet, qui doit être finalisé d'ici juin 2015, concernent, pour l'instant, les régions montagneuses avec le déclenchement d'avalanches, de chutes de neige ou la dissipation de brouillard.

Le Castellet comme base export

Spécialisée dans la surveillance pour la Défense et dans la surveillance maritime et côtière, la PME varoise se différencie de ses concurrents par "une discipline très forte sur l'utilisation d'architectures ouvertes, avec des interfaces et des composants interchangeables", précise Philippe Roy, permettant d'effectuer plusieurs types de missions avec le même appareil. Les autres avantages concurrentiels résident dans l'efficacité de l'accès à l'information, avec un premier traitement de l'image effectué à bord du drone pour détecter les objets d'intérêts, quand les systèmes classiques envoient au sol les images captées en temps réel, et une optimisation du poids des solutions de surveillance embarquées, permettant de réduire la taille - et donc le coût - de la machine nécessaire pour mener à bien l'opération de surveillance. L'ASV 100 est le nouveau drone à voilure tournante présenté en décembre dernier. Conçu pour des applications maritimes, il mesure 2,6 mètres de long, présente un rotor de 2,9 mètres de diamètre et pèse de 40 à 50 kg, avec une charge utile modulaire pouvant aller jusqu'à 20 kg. "Il ne doit exister qu'une demi-douzaine d'appareils dans le monde de cette qualité dans cette catégorie", explique Philippe Roy, qui a choisi de s'implanter en France pour profiter de lois plus simples pour l'exportation que les lois américaines, mais aussi "du fort savoir-faire français en matière d'aéronautique, de la présence d'écoles d'ingénieurs de qualité et de la volonté de l'État de pousser les PME à l'export". Pour cette implantation, Aero Surveillance, qui emploie une dizaine de personnes, s'est rapprochée de la société IRTS (35 salariés), basée à Toulon et spécialisée dans l'électronique embarquée.

Charlotte HENRY
Crédit photo : DR

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