Conformément à la décision gouvernementale du 9 juillet 2013, le grand projet ferroviaire de Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur est désormais phasé en trois grandes priorités : la première concerne les nœuds ferroviaires marseillais et azuréen (montant global de 6,7 Md€) avec notamment la création d'une gare souterraine à Saint-Charles et de deux gares dans les Alpes-Maritimes, vers l'aéroport et dans le secteur Bréguières - Sophia-Antipolis ; la seconde est consacrée aux tronçons Aubagne - Toulon et Est Var - Siagne (5,3 à 7,8 Md€) et enfin, à horizon beaucoup plus lointain (après 2050), les sections Toulon - Est Var et Nice - Italie.

Marseille-Vintimille, particulièrement limitée par le tronçon Aubagne-Toulon

"L'échéance de la priorité 2, horizon 2030-2040, pas si lointaine à l'échelle des grandes infrastructures, indique Valentin Gies, président de l'association citoyenne Toulon @ Venir, qui suit le projet depuis les premières concertations en 2011 et vient d'envoyer une motion à Réseau ferré de France (RFF) à ce sujet. L'enquête publique devrait démarrer en 2017 pour les réservations foncières car nous sommes dans une zone à urbanisation rapide." Cet aménagement doit répondre à un constat simple : la capacité de la ligne Marseille-Vintimille est particulièrement limitée par le tronçon Aubagne-Toulon, explique RFF dans sa présentation du projet. Cette section, longue de 50 km, n'offre pas de possibilité de dépassement entre les trains Grandes Lignes et les trains régionaux. Elle est ainsi totalement saturée. Sans doublement de la ligne, il n'y a aucune marge pour le développement des services ferroviaires. Mais même sans aller jusqu'à parler développement, "la situation actuelle est insupportable, les TGV sont prioritaires sur les TER, qui sont donc très souvent en retard", pointe du doigt Valentin Gies.

Tracé moins impactant

Le tracé proposé par RFF passe par le plateau de Signes, entre les communes de Signes et du Beausset, et prévoit la sortie d'Aubagne jusque Toulon en tunnel, soit une traversée souterraine de 7,5 km. "C'est le tracé qui impacte le moins possible les populations, l'environnement et en particulier les zones agricoles et viticoles", insiste Valentin Gies. Même s'il faudra tout de même convaincre un certain nombre de riverains autour du plateau de Signes du bien fondé du projet.

Relier les métropoles marseillaise et toulonnaise

"Surtout, ce tracé offre la possibilité de créer une gare à Signes, à proximité de villes en croissance et de la zone d'activité de Signes, qui végète en raison des difficultés d'accès", poursuit-il. Cette gare permettrait de relier cette zone aux métropoles marseillaise et toulonnaise en 12 minutes environ et une gare spécifique pour le fret rapide, permettrait, en complément, de développer la zone d'activité du plateau de Signes. "Mais ce projet n'est envisageable que sous réserve de faisabilité au niveau hydrogéologique et écologique du tunnel entre le plateau de Signes et Toulon, souligne Valentin Gies. Nous sommes en plein dans un massif karstique qui présente de nombreuses cavités en sous-sol, il est donc urgent de lancer les études de faisabilité."

La priorité 2 prévoit également l'aménagement de la gare de Toulon avec la réalisation d'une 6e voie à quai, ainsi que la création d'une nouvelle gare au Muy et une section de ligne nouvelle entre Saint-Raphaël et Cannes, la ligne littorale étant très sinueuse et n'offrant pas de possibilité de dépassement entre les trains lents et rapides.

C.H

Photo : Le tracé proposé par RFF passe par le plateau de Signes, entre les communes de Signes et du Beausset, et prévoit la sortie d'Aubagne jusque Toulon en tunnel.