Thales : Bonne ou mauvaise année ?

Pour Jean-Pierre Vialaneix, directeur de l'établissement Thales Alenia Space de Toulouse, l?année 2012 a été difficile. Pour Pierre Bénard, son homologue de Cannes, ce fut une année satisfaisante.


Bonne ou mauvaise année ? Tout est une question de perspective géographique ou d'appréhension personnelle de la conjoncture. Le constructeur de satellites franco-italien, joint-venture entre Thales (67%) et Finmeccanica (33%), possède deux sites en France : Toulouse qui
réalise notamment la "charge utile" (partie électronique) des satellites de télécommunication et Cannes pour le module de service qui fournit l'énergie à l'ensemble et permet de positionner le satellite. Cannes loge en outre le siège social de TAS.


Il y a quelques jours, Jean-Pierre Vialaneix, le directeur du site toulousain, annonçait que 2012 ne fut pas une bonne année. Sur le marché des satellites de télécommunication, l'entreprise a obtenu 2 commandes pour un marché mondial de 18 (contre 25 à 30 les meilleures années), soit une part de marché de 11% environ. "C'est peu", a-t-il reconnu.

De son côté, Pierre Bénard, le directeur du siège cannois de Thales Alenia Space, faisait état d'un "secteur qui reste en croissance" avec 12 lancements réalisés, 50 embauches effectuées (sachant que ces 5 dernières années, l'entreprise a absorbé 700 recrutements) et 5 contrats remportés.

En 2012, il y a aussi eu l'adoption définitive du programme ExoMars pour lequel Thales Alenia Space est maître d'œuvre et qui se consacre à l'exploration de la planète rouge. Deux l'ont été dans le domaine des télécommunications, le premier concernant la conception, la fabrication et la fourniture du premier satellite pour le compte du Turkménistan, le second la construction du satellite Eutelsat 8 West B pour l'opérateur Eutelsat. TAS a par ailleurs signé avec l'Agence Spatiale Européenne (ESA) le contrat pour la fourniture des satellites Météosat Troisième Génération (MTG) (6 satellites, 4 imageurs et 2 sondeurs optiques). L'entreprise a reçu commande de la société allemande OHB pour fournir des équipements électroniques pour les 8 derniers satellites de la constellation Galileo. Et dans le secteur des Sciences, le leader européen a conclu un contrat avec Astrium GmbH (groupe EADS) pour la fourniture de sous-systèmes et l'intégration de la sonde interplanétaire Bepi Colombo à destination de Mercure.

2013 présente donc "un bon socle d'activité lié à ces contrats", explique le directeur du site cannois, dont l'activité se répartit à parité égale entre les télécommunications (50%) et les marchés institutionnels dont ceux de l'observation, la navigation, scientifiques ...

Au chapitre des investissements sur site, 8 M€ vont être engagés afin d'étendre les salles blanches et de permettre ainsi l'intégration des panneaux solaires aux satellites de manière plus optimale.

Si le spatial est un marché de croissance, la concurrence venue des États-Unis est rude. "Les Américains sont très présents depuis que le Pentagone a émis moins de demandes", remarque Pierre Bénard. Les Chinois, déjà positionnés sur les lanceurs, sont des concurrents que TAS prend au sérieux.L'entreprise, dont le C.A 2012 est estimé à 2,1 mds €, reste très prudente sur le recrutement tant à Toulouse qu'à Cannes. Pierre Bénard avoue que le plan de recrutement n'est pas encore été arrêté.


Avec la contribution de Laurence Bottero à Cannes et Sophie Arutunian à Toulouse


Photo : Pierre Bénard, le directeur du siège cannois de Thales Alenia Space

© Thales

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