Le port de Toulon est retenu par deux compagnies du groupe américain Carnival

Princess cruises et Cunard, deux compagnies maritimes appartenant au groupe américain Carnival Group, ont réservé 16 escales en 2014 sur le port de Toulon/La Seyne. Une compensation partielle du retrait de la Royal Caribbean International, qui a annoncé en mars dernier son départ de Toulon pour revenir à Marseille.

L'annonce avait fait grand bruit en mars dernier. Un an seulement après avoir choisi le port de Toulon/la Seyne comme port d'embarquement et de débarquement du fleuron de sa compagnie, le Liberty of the Seas, la compagnie américaine Royal Caribbean International (RCI) revient à Marseille pour ses escales en 2014. Si RCI, qui maintient une dizaine d'escales à Toulon, justifie son repositionnement pour des raisons stratégiques et non techniques - elle souhaite se développer notamment en Europe du Nord, des marchés plus porteurs de croissance (+37 % pour l'Arctique en 2012 et +29 % pour les Fjords norvégiens) - l'affaire rappelle de mauvais souvenirs aux Varois. En 2010, l'italienne MSC avait également délaissé Toulon comme tête de ligne pour la cité phocéenne.

L'arrivée de deux nouveaux opérateurs ne permet certes pas de compenser totalement le départ de RCI (22 escales de 4 000 passagers chacune en moyenne) mais elles ne sont pas pour autant anodines. Les deux compagnies - toutes deux propriété du leader mondial de la croisière (15,4 Mds $ de CA en 2012) - sont positionnées sur le segment haut de gamme. "95% des passagers de la Princess Cruises sont des américains. Ils ont un pouvoir d'achat supérieur et consomment des prestations comme des excursions", assure Delphine Beudin, chargée du développement commercial "croisière" à la CCIV.

L'américaine Princess Cruises est annoncée dès cet été avec 10 escales dont huit avec le Royal Princess, paquebot de 3 600 passagers, tout droit sorti du chantier naval Fincantieri, à Monfalcone (Italie). Toulon sera d'ailleurs le 16 juillet la première escale française de sa croisière inaugurale.La britannique Cunard a déjà réservé six escales en 2014 dont 5 avec le Queen Elisabeth (2 068 passagers) et une avec le Queen Victoria (1 990 passagers).

"La dynamique de l'activité croisières n'est pas liée qu'à une seule compagnie", relativise Jacques Bianchi, le président de la CCI du Var. "Elle est un pôle de développement économique important pour notre région en général et notre département en particulier et elle offre un fort potentiel de développement à court, moyen et long terme". Depuis le lancement de l'association de promotion de l'activité Var Provence Cruise Club en 2008, le Var a enregistré une croissance de 115 % du nombre d'escales et de 330 % en volume passagers. Pour 2013, la CCIV table sur une croissance de 3 % du nombre d'escales (244) et de 4 % des passagers (363 000).

Toulon a jusqu'à présent bien tiré son épingle du jeu au niveau régional grâce à ses capacités techniques qui en fait un port de déroutement idéal quand les conditions météorologiques rendent impossible l'entrée au port de Marseille ou le mouillage aux ports de la Côte d'Azur. En 2012, Toulon/La Seyne avait ainsi "recueilli" 129 escales et 311 000 passagers non inscrits au planning. Un avantage différenciant qui a une durée de vie limitée. Avec l'agrandissement de la passe Nord du port de Marseille qui permettrait aux paquebots d'accoster par mauvais temps, Toulon perd l'un de ses atouts majeurs. Reste sa situation géographique privilégiée avec la destination Provence (Saint-Tropez et les vignobles) et son arrière pays vert qui continueront d'attirer armateurs et croisiéristes en quête d'un port plus confidentiel.
De quoi conforter les autorités dans leurs aménagements : le syndicat mixte Ports Toulon Provence prévoit de créer un nouveau quai de 400 m (avec un tirant d'eau de 11 m) qui permettra de recevoir les plus grosses unités, dont l'Oasis of the Seas de Royal Caribbean International.Jusqu'à présent, les navires de plus de 300 mètres peuvent techniquement entrer dans la rade mais ne peuvent pas accoster à quai. Ce qui sera possible avec cet investissement estimé à quelque 30 M€. Ce projet implique le transfert du terminal des ferries de la liaison Corse-continent à La Seyne. L'appel à concours pour l'aménagement d'une gare maritime au môle d'armement de La Seyne sera lancé courant de l'été. L'ensemble devrait être opérationnel à l'horizon 2016.

F. GROUÉ

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