La L2, enfin ?

La réalisation de la rocade L2, qui doit permettre à 100 000 véhicules de contourner chaque jour le centre ville de Marseille, est l?un des engagements majeurs pris par le gouvernement lors du comité interministériel du 6 septembre. Reste à savoir si les délais, une mise en service en 2016, seront enfin tenus sur ce chantier démarré il y a déjà 19 ans.

"Marseille ne doit plus être pénalisée par ses difficultés de transports et de déplacements". En prononçant cette phrase lors de sa visite début septembre dans la cité phocéenne, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a remis sur le devant de la scène un dossier qui tantôt sommeille tantôt frémit.

Cette semaine, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dévoilé une partie du calendrier à venir : "le dossier de consultation a été envoyé aux candidats. Les offres sont attendues pour le mois de janvier 2013 afin de permettre une signature du contrat à l'été 2013".

Si ces délais sont tenus, l'engagement pris par le Premier ministre il y a quelques semaines, à savoir le lancement des travaux avant fin 2013, serait en mesure d'être respecté. Restera alors à tenir la deuxième partie du calendrier : que le chantier soit entièrement achevé fin 2016.

Or, pour en arriver là, il reste encore de nombreux obstacles à franchir. 19 ans après le début des travaux, le tronçon Est (5,2 km) de la rocade, qui doit permettre à près de 100 000 véhicules de contourner chaque jour le centre-ville en reliant les autoroutes A50 (Autoroute Est) et A7 (Autoroute Nord), n'est toujours pas achevé. Les travaux ont été suspendus à la Fourragère en septembre 2011 alors qu'il restait encore 160 mètres à réaliser. À cela s'ajoutent les 3,5 km du tronçon Nord.

Alors que jusqu'à présent, le projet a été entièrement financé par des fonds publics (État, Région, Département, Communauté urbaine), il le sera désormais via un partenariat-public-privé (PPP), ce qui constitue une première pour un ouvrage autoroutier en France. Un montage censé accélérer l'opération. Mais il n'en a rien été puisque le lauréat de l'appel d'offres qui, dans un premier temps, devait être connu début 2012, avant que l'annonce ne soit repoussée à la fin du premier semestre, ne sera donc finalement révélé que dans près d'un an.

Trois candidats, Bouygues, Eiffage et Vinci, ont postulé pour achever le chantier.

Selon une estimation réalisée par la Dreal (ex-DDE) en février 2011, le PPP devrait porter sur un montant de 730 M€ : 175 pour achever le tronçon Est et 555 pour réaliser la partie Nord. Le groupe du BTP désigné doit prendre en charge une partie de l'investissement, alors que l'État et la Région Paca lui verseront en contrepartie un loyer longue durée. Or, ce montant reste toujours à définir, et, outre les élections et le changement de gouvernement, les discussions serrées sur ce chiffre qui expliqueraient une partie du retard pris dans le choix de l'opérateur. Rien ne dit que les discussions seront plus aisées début 2013 qu'elles ne l'ont été jusqu'ici.

En outre, une fois désigné, l'opérateur devrait certes pouvoir lancer les travaux d'ici fin 2013 comme le Premier ministre l'a promis. Mais sera-t-il en mesure d'achever avant le 31 décembre le tronçon Est comme le calendrier le prévoyait puisque sa mise en service était programmée en 2013 ?

Enfin, dans leurs propos, les membres du gouvernement ne font aucune distinction entre tronçon Est et tronçon Nord. Faut-il dès lors en déduire que les deux seront mis en service en même temps, c'est-à-dire en 2016 ? Autant de zones d'ombre qui demeurent pour l'heure.


Serge PAYRAU



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