"L ? économie verte joue un rôle de premier plan en région"

C?est l?une des principales conclusions de l?étude menée par un groupe de travail issu de la Commission emploi de la Région. Près d?un tiers des entreprises ayant obtenu un prêt en 2011 relèvent de l?économie verte et la moitié des créations aidées l?ont été dans ce secteur.

Pour pouvoir influer sur les décisions voire sur certains arbitrages budgétaires, encore faut-il peser mais avant cela, s'accorder sur un diagnostic partagé. Pour que l'économie verte "dépasse la simple préoccupation d'écologiste" et démontrer le poids de l'économie verte dans la région, Sophie Camard, présidente (EELV) de la Commission Emploi, Développement économique et Enseignement supérieur à la Région, s'est lancée, au sein d'un groupe de travail rassemblant élus et acteurs économiques et institutionnels (Prides, Pôle Emploi ...), dans une étude quantitative.

"Je savais que les activités vertes* étaient une réalité en région, précise-t-elle. Cette démarche permet également de mieux connaître l'effet de nos dispositifs d'aides sur l'emploi. Nous nous sommes basés sur un échantillon de 97 entreprises ayant obtenu en 2011 un prêt régional à taux zéro (avances remboursables) proposés dans le réseau des CCI et des incubateurs". Plus précisément, 64 ayant obtenu leurs avances remboursables et 33 dont le dossier est en cours d'instruction. Des prêts qui entrent dans les catégories de création ou transmission/reprise d'entreprise ou au titre du développement de l'emploi.


Sur le nombre de prêts accordés (93 pour un montant d'un peu moins de 8 M€), 26 étaient des PME dites "vertes", soit 28% du total et elles ont représenté 27% du total accordé (2,126 M€). Sur les 26 entreprises, deux secteurs dominent : la chimie verte (extraction à froid de plantes biologiques, cosmétiques équitable, fabrication de plastique sans pétrole...) et les énergies renouvelables. L'électricité et le BTP, qui sont souvent bien représentés dans les dispositifs de soutien, n'ont mobilisé que deux dossiers. Quant au traitement des déchets (une entreprise), nulle surprise. "C'est révélateur de notre grand retard en région dans la politique de tri et de déchets".

"Sur les seules créations d'entreprises aidées par la région, la moitié relève de l'économie verte, commente Sophie Camard, élue à la Région depuis 2010. 19 entreprises en création sur les 45 relevaient des activités vertes. "Elles font preuve d'un potentiel de croissance, de profitabilité et de création d'emplois plus prometteur que l'économie classique. Leur business plan table sur la création de 199 emplois en 3 ans". Là où les 26 PME classiques présagent de la création de 273,7 emplois. On reste dans des niveaux toutefois comparables.

Elles semblent en revanche plus optimistes quant à leurs estimations de chiffre d'affaires avec un coefficient multiplicateur moyen de 6,7 par an contre 3,9 pour une entreprise classique.

Quant à l'origine géographique, l'on s'attendait à plus de dossiers émanant des Alpes-de-Haute-Provence ou des Hautes-Alpes (respectivement 0 et 4%). Les PME vertes des Bouches-du-Rhône ont représenté 46% des prêts accordés contre 27% dans les Alpes-Maritimes et 12% dans le Vaucluse (le Var, 4%). "On note l'effet des technopoles Arbois et Sophia", analyse la conseillère régionale.

Le diagnostic réalisé, qu'en faire ? "Ce n'est qu'une étape. Désormais, il faut passer d'une niche à une norme. Il faut réfléchir à une bonification de l'économie verte, à des dispositifs qui priorisent l'économie responsable. Il ne suffit pas d'être dans l'économie verte pour être exemplaire".

A.D

* Activités correspondant à la définition de l'économie verte communément admise par le Ministère de l'Environnement.



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