Vous avez été nommé voici deux mois à la présidence du directoire. Comment avez-vous vécu cette nomination, vous qui venez du rail ?

Dominique Thillaud : Je suis arrivé premier au concours de circonstances (rires). J'avais de toute façon décidé de changer d'activité, après 10 années passées à la SNCF (il était directeur de la stratégie corporate, des investissements et du développement tout en étant également président de SNCF Énergie, ndlr). Il y a bien évidemment des points communs entre le rail et l'aérien. Nous sommes sur des industries à l'investissement au long court. Notre visibilité est à court terme mais les décisions prises portent sur le long terme. Il me faut donc réconcilier cette non concordance des temps.

Comment envisagez-vous le futur de l'aéroport, lui qui est si souvent cité localement comme le principal élément d'attractivité ?

Dominique Thillaud : Nous allons fêter notre 11 millionième passager, nous desservons 105 destinations directes et nous ne faisons pas dans le charter. Il ne faut pas oublier que la performance du territoire est celle de l'aéroport et vice et versa. Il participe au développement et

aux orientations prises par la ville. Nous devons être comparables aux aéroports de territoire comme Stockholm, Copenhague ou Barcelone. Le tramway qui arrivera jusqu'à nos pistes en 2016 concourt à cela et nous apporterons notre contribution financière (une enveloppe de 12 M€ a été budgétée pour la période 2014-2016, ndlr). On l'appelle tramway car il est situé en extérieur mais ailleurs cela s'appelle tapis roulant. L'aéroport reste avant tout une plate-forme de flux.

Votre stratégie ?

Dominique Thillaud : Notre objectif est de mettre le client au cœur du dispositif. Pour cela, il faut tout envisager à partir du parcours qu'il effectue et créer un cheminement qui soit attractif, sécurisant et de qualité. Nous sommes une plate-forme européenne et en cela, le passager s'attend à un certain niveau de qualité. Ici, le trafic est essentiellement du trafic import. Alors nous essayons d'étonner. C'est ce que l'on essaye de faire avec les pop-up stores, ces boutiques éphémères qui durent quelques semaines (Après Mac Gregor, World of Gelato ou Kippling, Valrhona s'installera le temps des fêtes de fin d'année, ndlr). Les services digitaux, comme la solution Click&Park qui permet de réserver sa place de parking en ligne, peuvent encore être améliorés.

Le centre d'affaires, toujours une priorité ?

Dominique Thillaud : Il mérite mieux. Il sera donc revu et corrigé. Nous avons des ambitions, je le répète, nous devons d'être à la hauteur des autres plates-formes européennes. Chaque année nous menons des enquêtes de satisfaction pour connaître les attentes de nos clients.

Qu'en est-il de l'extension du Terminal 2 ?

Dominique Thillaud : Les décisions seront prises en 2013. Ce sera un bâtiment à énergie positive. Nous allons évoquer le projet avec les compagnies et le Club Airport Premier (qui compte 20 000 membres, ndlr) avant de prendre toute décision.

Propos recueillis par Laurence Bottero

Photo : Dominique Thillaud vient d'arriver à la présidence du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur.