Mobilité, alimentation, textile, habitat : les transitions s’accélèrent… mais comment ?

Alors que le monde vit une crise énergétique qui ébranle plus d’un secteur et plus d’une certitude, impactant, par effet de ricochet l’habitat, les entreprises industrielles ou artisanales, les moyens de déplacement et plus généralement, tout citoyen lui-même, le sujet d’un monde en transition ne relève plus de l’approche prospective mais bien d’un sujet d’actualité. Comment allez vite dans un univers qui évolue de façon exponentielle. Surtout, comment passer à l’échelle réelle et ne pas en rester aux discours de bonnes intentions ? Un questionnement qui sera au cœur de la nouvelle édition du Transition Forum, qui se tient à Nice, ces 29 et 30 septembre.
(Crédits : DR)

Si, pendant longtemps, on s'est arrêté aux recommandations du GIEC, s'alarmant avec lui de la situation climatique et environnementale le temps d'un rapport, désormais - et parce que les difficultés d'approvisionnement en matières premières comme les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine ont donné une plus grande envergure au sujet, le temps n'est plus à la tergiversation. Le changement ça doit être maintenant et les transitions entamées - notamment celle du numérique ou encore celle liée à l'alimentaire - doivent se poursuivre. Même dans un contexte où l'inflation vient jouer les sérieux trouble-fête.

« Time to accelerate » c'est précisément la thématique centrale du Transition Forum -

co-organisé par La Tribune, la Métropole Nice Côte d'Azur et l'association Transition Forum - qui se tient ces 29 et 30 septembre au Palais de la Méditerranée à Nice en présence de Christian Estrosi, maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d'Azur, président délégué de la Région Sud, de Christophe Béchu, le ministre en charge de la transition écologique et de la cohésion des territoires et de celle de Bruno Bonnel, le secrétaire général pour l'investissement, en charge de France 2030.

Pied sur l'accélérateur, toute !

Et le sujet est bien l'accélération. Les objectifs de neutralité carbone semblent toujours trop loin et si, pour être efficients, il faut aussi parfois attendre une maturité naturelle, technique, technologique, il faut aussi savoir mettre le pied sur l'accélérateur et agir ici et maintenant. Clairement, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes mondiales, jouant, malgré elle sur cette accélération. Quand il n'y a pas de plan B, il faut aller plus vite dans la concrétisation du Plan A.

Les transports, depuis longtemps au centre des enjeux font, par exemple, encore face à des problématiques de réalité. A la fois d'infrastructures pas encore suffisamment adaptées pour la grande échelle comme dans l'électrique quand d'autres solutions exigent un temps de recherche et développement qui par essence ne sont pas l'immédiat. Quel rôle les grands groupes ont-ils à jouer dans cette dimension innovation, par exemple ? Un sujet débattu entre autres par Marlène Dolveck, directrice générale de SNCF Gares&Connexion, Vincent Lemaire président de Safra, Edouard Henaut, le directeur général France de Transdev, Benoît Tinetti, directeur-adjoint en charge de la RSE pour l'armateur CMA CGM alors même que les territoires, à l'instar de collectif mobilité créé par Pierre Ippolito, le PDG d'Azur Trucks, sont moteurs en matière de réflexion et de passage à l'action.

Circuits courts, bio : quelle proximité ?

Mieux manger, pas seulement demain mais dès aujourd'hui, est tout autant un sujet au cœur de la transition alimentaire. Alors que la crise sanitaire a clairement plaidé pour un retour et un recours au bio comme aux circuits courts, le contexte inflationniste vient rebattre, là aussi les cartes. Si consommer en proximité coûte plus cher comment continuer à favoriser ce mode d'approvisionnement ? L'engouement pour devenir son propre fournisseur en fruits et légumes va-t-il se tarir ? A contrario, demain, poussés par un besoin d'auto-suffisance et de fin de dépendance, serons-nous tous paysans ? Laure Videau, directrice de l'Agence Bio, Stéphane Linou, pionnier du mouvement Locavore en France, Henri Biès-Pierre, deuxième vice-président de la FNSE, le docteur Richard Chemla, vice-président de la Métropole Nice Côte d'Azur ou encore Perrine Bismuth, associée-fondatrice de French Food Capital apporteront leurs visions respectives.

Quand l'amont compte (presque) plus que l'aval

Autre besoin essentiel, s'habiller sera-t-il aussi exigeant avec le textile ? Au-delà du recyclage de ce qui a été utilisé - ce qui n'est qu'une partie de la problématique - comment produire un textile le moins impactant dès sa conception ? Les filières existent-elles toutes en France ? Le Made in France est-il un vœu pieu, un Graal difficilement atteignable ou une réalité véritable ? Guillaume Gibault, le dirigeant du Slip Français dira tout ce qu'il en pense et comment il a expérimenté le sujet depuis dix ans, tandis qu'Hélène Valade, directrice Développement Environnement de LVMH, Delphine Lebas, directrice RSE de Petit Bateau et Philippe Zorzeto expliqueront comment leurs marques en font un point central de la stratégie.

Construire ou renover ?

Ce qui vaut pour l'alimentaire ou le textile n'en n'est pas moins vrai pour l'habitat. Savoir se réadapter au climat local, plutôt que de privilégier une façon unique de construire, est une préoccupation qui a depuis de nombreuses années déjà au cœur des stratégies des professionnels de l'acte de bâtir. Faut-il construire ou rénover ? Un dilemme (ou pas) partagé notamment par Thierry Laroue-Pont, PDG de BNP Paribas Real Estate, Anthony Borrée, premier adjoint au maire de Nice en charge du logement et de la rénovation urbaine, Marcel Ragni, président de Ragni, vice-président du syndicat national de l'éclairage, également président de l'UIMM06.

Une économie bleue riche et durable

L'économie verte et l'économie bleue, même combat ? Ou plutôt liens indissociables ? Si on a souvent considéré nos mers et océans comme une ressource inexploitée et si bien des enseignements sont à tirer de l'écosystème marin, quel est le réel et concret apport de l'économie bleue à une économie durable ? Quels champs demeurent à exploiter ? Gunter Pauli, inventeur du concept d'économie bleue, le docteur Nathalie Hilmi, responsable de la secteur économie environnementale au Centre Scientifique de Monaco et auteur principale des rapports du GIEC partageront leurs connaissances et prospectives avec Guy Caron, maire de Rimouski, au Québec et Pierre Erwes, associé du Blue Forward Fund.

Bref, la France est-elle prête à prendre le leadership ? Sera-t-il européen, mondial ? Quoiqu'il en soit, il devra être.

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